Le 3 mars dernier, le président de la République Nicolas Sarkozy a choisi la ville du Puy-en-Velay, haut lieu du catholicisme hexagonal, pour mettre en avant le « magnifique héritage de civilisation » laissé à la France par la chrétienté.
« Cet héritage, c’est une chance » , a-t-il insisté après une visite du baptistère et du cloître de la cathédrale. « Mais c’est d’abord un devoir. Il nous oblige, nous devons le transmettre aux générations, et nous devons l’assumer sans complexe et sans fausse pudeur » , car « il est toujours dangereux d’amputer sa mémoire » . Cette idée constitue une rupture avec son prédécesseur, Jacques Chirac, qui s’était opposé en 2004 à toute référence aux « racines chrétiennes » dans le projet de Constitution européenne.
Selon Nicolas Sarkozy, l’État ne doit pas se dérober à sa mission de conservation et de restauration car « protéger notre patrimoine, c’est protéger l’Histoire de la France, c’est défendre les signes les plus tangibles de notre identité » . Une affirmation qui vaut pour l’ensemble du patrimoine, y compris religieux, puisque l’État, les départements et les communes financent les réparations des lieux de culte construits avant la loi de séparation des Églises et de l’État (1905) et dont ils sont propriétaires.
« Sans identité, il n’y a pas de diversité » , a ajouté le président de la République, qui refuse d’opposer les deux. Soit parce qu’ »à l’origine de la diversité, il y a les identités » , soit parce que « pour comprendre la diversité, il faut respecter l’identité » . L’occasion de revenir implicitement sur la question de l’identité nationale, puisque, selon lui, « ce n’est pas faire preuve de fermeture de croire en son identité » . (CtB/LcX/PA)