Le week-end des 26 et 27 mars, la paroisse du Sacré-Cœur de Frameries sera en fête. Il s’agit de marquer le siècle d’existence de l’église, où la première messe fut célébrée le 19 mars 1911. Une exposition rétrospective sera accessible à l’église, rue Ferrer, le samedi 26 mars de 14 à 17h et le dimanche 27 mars après la messe de 11h00. Cette messe présidée par Monseigneur Harpigny sera suivie du verre de l’amitié.
Au début du 20ème siècle, les catholiques de Frameries, une commune du Borinage, sont resservis par une paroisse unique. Elle est dédiée à sainte Waudru, par ailleurs patronne de la ville de Mons. Mais le quartier de la Chasse, situé en plein champ, se développe rapidement, grâce à la présence de charbonnages et d’ateliers de chaussures et autres « fabriques ». Voilà pourquoi l’évêque, Mgr Walravens, sollicite les autorités civiles et il obtient que ce quartier soit érigé en paroisse.
Pour mener à bien cette tâche, il fait appel à l’abbé Paul Squelard, vicaire à Sainte-Waudru. Dans sa lettre pastorale lui confiant cette mission, on peut lire: « Nous recommandons avec les plus vives insistances à la charité des fidèles Monsieur l’abbé Squelard que nous avons chargé de construire une église pour la nouvelle paroisse du quartier de l’abbé Squelard devant son église la Chasse à Frameries ». Cette lettre est publiée le 26 janvier 1910 et l’on commence la construction de l’église dès le mois de septembre. Et moins d’un an plus tard, le sanctuaire est prêt pour accueillir la première messe.
Comme l’explique André Debiève, paroissien de souche, l’abbé Squelard a vécu pratiquement toute sa vie de prêtre à Frameries. Né en 1871 à Chimay, il est vicaire à Ste-Waudru en 1895, dès son ordination. Après avoir été curé du Sacré-Coeur de 1911 à 1948, il se retire à Rance, dans sa région natale, à l’âge de 77 ans. Il meurt huit ans plus tard, en 1956.
Plusieurs curés lui succéderont, jusqu’à ce qu’un seul pasteur soit désigné pour les deux paroisses framerisoises, Sainte-Waudru et le Sacré-Coeur. Plus tard, la paroisse entrera dans l’Unité Pa s t o ra l e F rame r i e s – Q u é v y dont le curé, l’abbé De Lange, a aujourd’hui en charge quinze paroisses…
À propos des célébrations du centenaire, André Debiève écrit: « Personnellement, bien que l’aspect festif soit important, je pense qu’il faut surtout se souvenir des motivations qui ont été à la base de la création de cette paroisse, s’en pénétrer et réactualiser le travail accompli à cette époque pour qu’il nous propulse dans l’avenir. Je vois cet événement comme un levier mobilisateur qui animerait l’ensemble des paroissiens de l’unité pastorale. Ce que l’abbé Squelard a réalisé est bien. Avec son esprit de confiance dans le Seigneur, avec courage, persévérance, poursuivons son oeuvre. »
Et de souligner des traits marquants de la figure du curé: « Il a quitté son pays de Chimay, sa famille, pour consacrer sa vie à Dieu qui l’a guidé jusqu’au Borinage. (…) Il a reçu une mission, il l’a acceptée, peut-être avec des réticences, et l’a réalisée consciencieusement malgré les difficultés. (…) Il était un grand marcheur. Il a parcouru les rues de sa paroisse, il allait porter la Parole de Dieu dans les foyers, s’inquiétant des difficiles conditions de vie des femmes et des hommes qu’il rencontrait. Il a fait de son mieux pour les aider. La vie de l’abbé Paul Squelard n’est-elle pas un exemple à la portée de toute la communauté de l’unité pastorale ? ».
Hubert Wattier
Article publié dans le mensuel diocésain « Église de Tournai » n°3.