"Si les millions de jeunes musulmans qui crient, aujourd'hui contre les injustices, sentent la solidarité de l'Occident et ne sont pas discriminés, ils deviendront des partenaires et des voisins très importants et utiles pour l'avenir de l'Europe". Telle est la teneur de l'appel lancé sur Radio Vatican par la théologienne musulmane, Sharzad Housmand, d'origine iranienne, professeur à l'université pontificale grégorienne.
Cette demande formulée à l'attention du monde occidental vise à orienter les leaders de la protestation dans les pays arabes vers un tournant démocratique. "Les dictatures favorisent la violence intégriste, poursuit Sharzad Housmand. Aujourd'hui, les jeunes qui constituent la moitié du monde arabe, sont fatigués d'une vision religieuse étroite, de l'injustice et de l'oppression qui humilient leur dignité humaine".
Paolo Branca, professeur de langue arabe et d'islamologie à l'université catholique de Milan, est du même avis. Il souligne quant à lui l'importance de "donner une issue positive" à ces protestations.
"Le fait que ces révoltes n'aient pas de buts fondés sur l'extrémisme religieux est déjà un bon début que l'on ne saurait ignorer, a-t-il ajouté. Mais il est quand même paradoxal qu'à une Europe vieillie et pleine de peurs la secousse arrive des jeunes générations de ces pays que l'on considérait, jusqu'à hier, en retard et incapables d'avoir un avenir. Nous avons une vision monolithique et statique d'un monde qui, au contraire, évolue surtout grâce à une forte poussée démographique".
Zenit