Meurtre d’un prêtre polonais en Tunisie


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Meurtre d’un prêtre polonais en Tunisie
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Marek Rybinski, 34 ans

Marek Rybinski, un prêtre polonais âgé de 34 ans, a été retrouvé mort "égorgé" vendredi 18 février dans un local technique d'une école religieuse privée de la région de Manouba, près de Tunis. C'est le premier meurtre d'un religieux et d'un étranger depuis la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier.

Le corps du père Marek Rybinski, missionnaire salésien polonais, a été retrouvé sans vie dans un local technique de l'école salésienne de Manouba, près de Tunis, le 18 février dernier. Selon un communiqué du ministère tunisien de l'Intérieur, le religieux aurait été "égorgé après avoir été agressé". Quinze jours auparavant, les salésiens avaient reçu une lettre de menace assez confuse, adressée aux "Juifs" et demandant de l'argent. Écrite dans un excellent français, elle portait également une svastika nazie en guise de signature. Les religieux avaient aussitôt dénoncé le fait à la police.

Pour les autorités tunisiennes, ce meurtre a probablement été commis par un "groupe de terroristes fascistes ayant des orientations extrémistes qui est derrière ce crime compte tenu de la façon dont a été assassiné le salésien" (il a été retrouvé allongé sur le dos, les pieds orientés en direction de la Mecque, et rien n'a été volé). Elles ne précisent toutefois pas s'il s'agit d'islamistes ou de fidèles de l'ancien régime de Ben Ali, qui espèrent ainsi semer la zizanie et faire croire que la nouvelle Tunisie n'est pas tolérante.

Le gouvernement tunisien a aussitôt condamné l'assassinat du prêtre polonais et appelé "tous les hommes de religion et les composantes de la société civile" à agir "avec détermination pour éviter que de tels actes ne se reproduisent". L'évêque de Tunis, Mgr Lahham Maroun, qui a été reçu le dimanche 20 février par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, a exprimé son "dégoût, étonnement et horreur" suite à cet assassinat. "Nous sommes choqués", a-t-il déclaré. "Cela n'est jamais arrivé en Tunisie depuis l'ouverture de la cathédrale en 1620." De son côté, Benoît XVI a appelé les chrétiens à ne pas répondre au mal, à la persécution et à ne pas céder à "la revanche" et à "la haine". (PA/Fides/Apic/Zenit)

Catégorie : International

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