Comment arrêter les flux migratoires provenant de Tunisie?


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Comment arrêter les flux migratoires provenant de Tunisie?
Mgr Lahaam, évêque de Tunis
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

 

Mgr Lahaam, évêque de Tunis

Mgr Maroun Elias Lahham, évêque de Tunis, estime que "seule la collaboration entre l’Europe et les pays du Maghreb peut arrêter les flux incontrôlés de migrants".

 

En cinq jours, quelque 5.000 Tunisiens, dont un millier dans la seule nuit du samedi 12 février au dimanche 13, ont débarqué à Lampedusa, petite île italienne proche des côtes tunisiennes. Qui sont-ils? Qu’est-ce qui les a poussés à s’exiler au moment même où leur pays se démocratise? Pour Mgr Maroun Elias Lahham, "il s’agit d’un phénomène qui existe depuis longtemps, avant les derniers événements ayant eu lieu en Tunisie parce que la jeunesse maghrébine (tunisienne, algérienne et marocaine) a toujours rêvé de gagner la rive nord de la Méditerranée".

"La Tunisie vit actuellement un moment d’incertitude sociale, économique et politique dans l’attente des élections", a-t-il expliqué à l'agence Fides. "Les jeunes qui sont arrivés en Italie ont profité de la situation d’insécurité qui a vu un relâchement des contrôles de la police pour s’échapper de manière massive en direction de l’autre rive de la Méditerranée. Il s’agit d’un phénomène qui existe depuis longtemps mais qui prend actuellement une proportion plus importante du fait de l’instabilité du pays."

Est-il possible de prévoir un arrêt des flux migratoires? "Cela dépend de la capacité du nouveau gouvernement à offrir de plus amples possibilités de travail dans un pays où le taux de chômage est officiellement de 14% mais où le taux réel avoisine au moins les 20%", répond Mgr Lahham. "Il faut tenir compte du fait que nombre des jeunes chômeurs dispose d’un diplôme de l’enseignement supérieur voire d’une maîtrise. Sur 80.000 titulaires d’un équivalent maîtrise qui quittent chaque année les universités, la Tunisie pouvait fournir un travail seulement à la moitié d’entre eux."

"Je me rends compte que l’Italie ne peut accueillir toutes les personnes qui voudraient s’y rendre", ajouté l'évêque de Tunis. "La route permettant de contrôler ce phénomène passe donc à travers la collaboration afin de développer notre pays et convaincre les jeunes à rester ici pour aider au développement." (PA/CtB/Fides)


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