L’histoire du Monastère de Cabanoule, situé au cœur des Cévennes


Partager
L’histoire du Monastère de Cabanoule, situé au cœur des Cévennes
Le monastère de la Paix-Dieu de Cabanoule, situé dans les Cévennes © Divine Box
Par Divine Box
Publié le
4 min

En 1968, tout proche d'Alès, au cœur des Cévennes, est fondé le monastère de la Paix-Dieu de Cabanoule. Ce sont des sœurs de l’abbaye des Gardes, située en Maine-et-Loire entre Nantes et Angers, qui ont décidé de poursuivre leur mission monastique à travers la France en créant cette nouvelle abbaye. Mais à cette époque, elles sont loin de se douter de ce qui les attend... Embarquez avec Divine Box pour découvrir tous les secrets de ce monastère !

En plein cœur des Cévennes, avec ses montagnes, ses forêts, ses criquets... Le Monastère de la Paix-Dieu, plus souvent appelé “Cabanoule”, du nom du lieu-dit, est situé dans le Gard, sur la commune d’Anduze. C’est cette commune qui est surnommée la “porte des Cévennes”, délimitant ainsi la frontière entre la garrigue méditerranéenne et le relief plus abrupt.

Pendant plus d’un siècle, entre 1685 (révocation de l’édit de Nantes qui mettait fin aux guerres de religion) et 1787 (édit de tolérance), c’est en plein cœur des Cévennes que se sont déchirés protestants et catholiques. À l’époque et aujourd’hui encore d’ailleurs, cette région est majoritairement protestante. Mais que sont donc allées faire des trappistines là-bas … ?

A l’époque, en 1968, l’abbaye ND des Gardes, entre Nantes et Angers, rayonne ! Très sensible à l’oecuménisme, elle prie alors beaucoup pour la paix entre chrétiens. L’idée d’une fondation implantée dans la région même des déchirements entre chrétiens fait donc son chemin petit à petit.

Et vu le dynamisme des sœurs (une soixantaine sur place !), le projet tient la route. Ni une ni deux, la communauté sollicite alors les autorités ecclésiales qui donnent vite leur feu vert. Reste ensuite à convaincre la communauté protestante…

Les premières péripéties

Malheureusement, les débuts ne sont pas simples. Les premières réactions du pasteur et du curé du coin sont catégoriques : c’est beaucoup trop risqué ! La Mère abbesse accepte et se dit prête à attendre deux ou trois ans pour éviter des tensions dans cette région protestante.

Finalement, la situation se débloque de manière inattendue ! C’est le pasteur lui-même qui va revenir sur sa décision et encourager la fondation. “On ne peut pas attendre, l’Esprit saint est là, et veut cette fondation !” explique-t-il. Les rencontres s’enchaînent alors avec les autorités protestantes pour préciser les modalités. C’est ainsi qu’en novembre 1968, tout est bon, le projet est accepté ! Deux ans plus tard, en avril 1970, l’inauguration du monastère de la Paix-Dieu a enfin lieu. À cette occasion, des évêques, des pasteurs, des protestants, et même un père orthodoxe font le déplacement.

Mais pour les sept sœurs sur place, les débuts ne sont pas aisés… L’ambiance combinée de mai 68 et du Concile Vatican II apporte aux novices un souffle parfois pénible pour la communauté. De plus, le passage d’une communauté établie de soixante moniales à une nouvelle et peu structurée de sept, le quotidien était plus éprouvant pour les sœurs.

C’est dans la chapelle qu’ont lieu les offices auxquels les fidèles peuvent assister © Monastère de Cabanoule

Une sœur sur un tracteur ?

Pourtant, la communauté tient bon et suit le rythme monastique trappiste. Et rapidement, les relations avec le voisinage s’améliorent. “C’est parce qu’on les a vues travailler, conduire le tracteur et faire leurs fromages de chèvre” dit-on alors. Que voulez-vous, des moniales en bleu de travail qui font des produits monastiques, ça marque…

Avec les sept offices quotidiens, les sœurs du monastère de Cabanoule travaillent, fidèles à la règle de saint Benoît. Elles sont alors au rucher, au poulailler, avec leurs chèvres ou encore à l’atelier d’huile essentielle de lavande.

Et maintenant ?

Aujourd’hui, les douze trappistines du monastère de Cabanoule vivent ainsi paisiblement sur place, au rythme de leur vie monastique, toujours marquée par les dialogues et les retraites œcuméniques. Le travail manuel a évidemment bien évolué depuis les débuts, mais reste très présent.

Les sœurs cultivent en effet des oliviers pour en faire de l’huile d’olive, confectionnent des bougies à la cire d’abeille, cultivent leurs légumes dans le potager, remplissent des petits sachets de graines de lavandin et, bien sûr, produisent les délicieuses “rocamandines” : une recette unique de pâte d’amande, enrobée de chocolat, et saupoudrée d’amandes concassées… Miam ! Par ailleurs, elles fabriquent aussi des bougies à la cire d’abeille ainsi que des sachets de lavande.

Voici les fameuses rocamandines, de quoi vous mettre l’eau à la bouche ! © Monastère de Cabanoule

Pour en savoir plus

Visiteurs, scouts, bénévoles, retraitants, les sœurs vous accueillent toujours à bras ouverts ! Vous pouvez passer les voir pour vous reposer ou pour goûter leurs délicieux produits et admirer leurs bougies. Voici leur adresse : 1064, Chemin de Cabanoule - 30140 Anduze. Pour trouver leurs produits: boutique monastique en ligne de Divine Box !

Rendez-vous également dans les magasins monastiques en Belgique pour y trouver un assortiment très large de produits issus de différentes abbayes en Belgique et en Europe.

Divine Box c’est quoi ?

Créée en 2017 par Côme et Astrid de Chateauvieux, Divine Box est une société française qui commercialise des produits artisanaux fabriqués dans des monastères. Elle met en avant le savoir-faire monastique à travers des box et une boutique en ligne.

Catégorie : Sens et foi

Dans la même catégorie