Chrétiens en désaccord… mais unis dans l’action


Partager
Chrétiens en désaccord… mais unis dans l’action
Par Vicariat de Bruxelles
Publié le
4 min

Chrétiens en désaccord... mais unis dans l’action

Le 21 janvier, une conférence audacieuse s’est tenue à la Chapelle pour l’Europe. Intitulée "Comment bien exprimer son désaccord", cette rencontre a exploré une approche novatrice du dialogue interreligieux en plaçant l’Ecriture au centre des conversations.

L’objectif de cette conférence inter-religieuse n’était pas de chercher un consensus artificiel, mais plu- tôt de partager les interprétations scripturaires de chacun face aux défis contemporains, afin de parvenir à une meilleure qualité de désaccord et de collaborer ensemble pour le bien du monde.

La Rose Castle Foundation: un modèle de réconciliation

L’événement, organisé avec le soutien de la Rose Castle Foundation, un centre international de paix et de réconciliation, a réuni des personnalités académiques et religieuses. Parmi les intervenants, on no- tait la présence de Canon Sarah Snyder, du Dr Sorin Șelaru, représentant les Eglises orthodoxes auprès de l’UE, du Père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la COMECE, et de Frank Dieter Fischbach, secrétaire général de la CEC.

La Rose Castle Foundation a servi de source d’inspiration pour cette approche du dialogue. L’idée centrale est de transformer les lieux de division en espaces de réconciliation, où les différences ne dis- paraissent pas, mais où la collaboration devient possible malgré les désaccords.

L’unité à l’épreuve des divisions

La conférence a mis en lumière la complexité de l’unité chrétienne. Les intervenants ont souligné que l’unité n’est pas un état statique. Mais un processus dynamique, fragile et qui nécessite un effort constant. Ils ont reconnu avec franchise les divisions existantes.

Par exemple, le représentant de l’Eglise orthodoxe a évoqué les désaccords internes à sa propre Eglise en illustrant la difficulté de parvenir à une vision partagée de l’unité. Il a insisté sur la nécessité de faire face aux vérités historiques et de reconnaître les erreurs du passé pour avancer vers la réconciliation. Il a notamment cité les débats actuels sur l’héritage du colonialisme et les conséquences de la Seconde Guerre mondiale.

Le dialogue : une voie vers la transformation mutuelle

Pourtant, un message d’espoir a émergé de cette rencontre. Les participants ont insisté sur l’importance du dialogue, non pas comme une simple stratégie, mais comme une véritable attitude de rencontre et d’ouverture à l’autre. Ils ont souligné que le dialogue authentique est "kénotique et transformatif", c’est-à-dire qu’il implique un certain lâcher-prise de soi pour permettre une transformation mutuelle.

Des exemples concrets de cette approche ont été présentés. L’initiative "Villes de Paix" en Toscane, par exemple, rassemble des jeunes de différentes origines pour leur apprendre les bases du dialogue et de la compréhension mutuelle. De même, des paroisses locales ont mis en place des espaces neutres, ouverts à tous, afin de recréer du lien social et de permettre aux gens de se parler à nouveau, de partager leurs expériences et de reconstruire un sentiment de communauté.

L’héritage de Nicée

L’anniversaire du Concile de Nicée (325), moment fondateur de l’unité chrétienne, a également été évoqué pour rappeler que l’unité dans la foi est un processus constant, au-delà des différences culturelles et des personnalités. Les intervenants ont encouragé à ne pas craindre la diversité, mais à rechercher ce qui unit profondément les chrétiens, un lien qui dépasse les mots et les particularités culturelles.

Ils ont également mis en garde contre une conception de l’inclusivité qui deviendrait exclusive. La véritable réconciliation passe par l’amour inconditionnel et l’attention portée aux plus vulnérables.

Pour une société européenne unie

La conférence a permis une réflexion approfondie sur l’unité chrétienne, en mettant en évidence les défis à relever, mais aussi les espoirs et les pistes à explorer pour bâtir un avenir où les désaccords ne constitueraient plus un obstacle.

Un appel a été lancé aux chrétiens afin de les inviter à dépasser leurs divisions et à contribuer activement à promouvoir l’unité au sein d’une société européenne souvent fragmentée et polarisée. L’importance de la synodalité, de l’écoute mutuelle et du débat a été soulignée, rappelant que "chacun a besoin de l’aide de son voisin".

Catégorie : Vicariat de Bruxelles

Dans la même catégorie