Carême : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile »


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Carême : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile »
Par Vicariat de Bruxelles
Publié le
4 min

Carême : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile »

Quarante jours. Quarante jours nous sont donnés pour répondre à l’appel de Dieu :

« Venez, et discutons – dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige » (Is 1,18).

Tout commence donc par une discussion, que nous sommes appelés à avoir avec le Seigneur – pas seulement avec nous-mêmes – mais avec le Seigneur. « Voici le temps du carême, Seigneur, qu’attends-tu de moi ? » Le Seigneur répondra. Il répondra en posant délicatement le doigt sur telle dimension de ma vie, telle habitude prise, tel choix qui demande d’être revisité, qui demande une vraie conversion. Ces quarante jours sont un temps de grâce : Dieu s’engage à nous aider à nous éloigner de tel péché, à revenir à lui, puisque c’est lui-même qui nous y appelle. « Cet appel que tu l’entends tout au long de l’année, je te demande maintenant d’y porter sérieusement ton attention », nous dit-il.

Un chemin personnel et communautaire

Il n’y a pas de réponse toute faite à la demande du Seigneur. Chacun saura, s’il se met en prière, ce que le fond de son cœur lui réclame : Hérode le savait, l’homme pieux, mais riche, le savait, et probablement tous ceux qui ont croisé le regard de Jésus l’ont su. Quand Jésus disait au début de son ministère public : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1,15), parole qui nous est rappelée au moment de l’imposition des Cendres, il appelait cependant aussi à un mouvement collectif. Nous sommes ensemble aujourd’hui pour :

  • réfléchir par nous-mêmes,
  • lutter contre les critiques et jugements,
  • accorder du soin aux relations.

Il faut réapprendre à mener une vie simple, fraternelle et sobre, serviable et fidèle aux sacrements… Et pourquoi pas pratiquer le jeûne numérique ?

Trois piliers pour plaire à Dieu

Jésus enseigne ce qui plaît à Dieu, et qui est traditionnellement rappelé par l’Église : il faut prier, jeûner, partager avec les plus pauvres. Il est assez précis : si tu pries, prie dans le secret, si tu jeûnes et si tu partages quelque chose de tes biens, idem. Ne claironne pas le bien que tu fais, ne le montre pas ostensiblement aux autres ; tu aurais déjà ta récompense. Vis donc la frustration, l’ascèse, l’effort premier, qui consiste d’abord à vivre tout cela dans la gratuité et le désintéressement, juste pour Dieu. Approfondis ta vie intérieure, c’est dans le secret que germera la semence de la Parole de Dieu semée en ton cœur, poussant ses racines lentement, avant d’émerger dans la lumière de Pâques, cette fois à la vue de tous et pour tous.

Un temps de libération

Il ne s’agit pas de vivre le carême de façon narcissique, en s’accordant éventuellement un satisfecit, pour avoir bien « tenu » ses résolutions au bout de ce temps précieux. Le carême ne sert absolument pas à cela, mais au contraire, à se détacher de soi-même, pour se lier plus sûrement à Dieu et à son prochain. Il faut, au bout de cette vie, aimer Dieu de tout ton cœur, de toute son âme et de tout son esprit, et son prochain comme soi-même (cf. Mt 22,25-30). Dieu seul peut nous faire entrer dans la vie éternelle, avec tes frères et sœurs.

Il faut que ta mort soit une Pâque. Tu t’entraîneras donc, chaque année, pendant quarante jours, à mourir à toi-même, pour goûter, à Pâques, les prémices de la vie éternelle. Tel est le sens du baptême que tu as reçu, que tu vas renouveler pendant la vigile pascale, le cierge allumé dans la main.

« Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? » (Ps 26,1).

Lecteur, si tu m’as bien suivi, tu auras compris que Dieu veut faire de toi un homme libre en ce monde. Le carême est le temps, par excellence, de la libération de toutes les servitudes, le temps de l’Exode, et spécialement, en cette année 2025, temps de Jubilé : Dieu vient te libérer de tes chaînes. Veux-tu vivre en homme libre, ou échanges-tu volontiers cette liberté pour le confort, le bien-être, y compris intellectuel qui est le tien ? Prends le risque de la foi et va, pieds nus, les mains vides, sur « le chemin de la Croix-des-Âmes », tu n’as besoin que de la lumière du Christ pour te guider.

P. J.-L. Maroy

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