Depuis le 6 octobre, l’église Saint-Jean-Berchmans, construite et animée par les jésuites de la communauté Saint-Michel, a accueilli les messes radio. Durant six semaines, ses habitudes se sont trouvées un brin bousculées…
Même si la communauté des prêtres jésuites et ses fidèles de la messe de 10h du dimanche sont habitués à l’exercice pour y avoir contribué depuis de nombreuses années, il n’en reste pas moins que cet accueil impacte toujours la préparation et la manière dont la messe est dite.
Des fidèles impressionnés
Dans l’église Saint-Jean-Berchmans, les prêtres de la communauté jésuite se relaient traditionnellement pour assurer les messes du week-end; ainsi les pères Joassart, Giraud et Wargnies avec le père Tommy Scholtes se sont donc pliés à l’exercice radiophonique pour le début de cette série. Parallèlement, une attention spéciale est portée à faire tourner les lecteurs et les chantres si bien que contrairement à d’autres lieux qui accueillent la messe radiodiffusée, la coloration varie substantiellement d’un dimanche à l’autre. Véronique Bontemps souligne que le déploiement de moyens techniques (présence du commentateur et de l’équipe technique de la RTBF, console, matériel de captation) impressionne toujours les fidèles. Le défi est de dire une messe qui demeure vivante par-delà les contraintes techniques identifiées: horaires de début et de fin arrêtées, et, homélies toujours écrites à l’avance car partagées préalablement au commentateur.
La plus grande église du pays
Michel Van Den Bossche, organiste du lieu depuis 46 ans, apprécie l’opportunité de produire des messes radiophoniques, ce d’autant plus que ce fidèle chroniqueur à RCF Bruxelles apprécie le média radiophonique. "Nous sommes, pour cette série de dimanches, la plus grande église du pays! C’est une émission qui reste bien suivie et est appréciée." Fidèle à l’esprit du lieu, il se relaie un week-end sur deux avec Danielle Piana, l’autre organiste attitrée. Concrètement, il s’agit pour l’équipe pastorale et d’animation d’offrir une performance musicale, chants et orgue, de bonne qualité, même en l’absence de chorale. L’on invite les paroissiens, principalement des familles avec de jeunes enfants et des pensionnés du quartier, à se grouper dans les premiers rangs pour qu’on les entende chanter, ce qu’ils font volontiers. "La parole du Christ par ce biais, est écoutée par des personnes agnostiques ou éloignées de l’Eglise", souligne l’organiste.
Le sourire de Tommy
Le père Tommy Scholtes sourit quand on lui parle de ces contraintes inhérentes: "Oui effectivement, tout est chronométré. On a une horloge sur l’autel et on doit suivre les signes du technicien. Mais c’est aussi une formidable opportunité d’élargir notre auditoire habituel aux personnes dans les homes, en prison, malades ou en voiture. Toute la communauté se trouve embarquée dans l’aventure. Ceux présents sont amenés à prier pour les auditeurs qu’ils ne connaissent pas." On rejoint l’Eglise dans sa vocation universaliste. "C’est un bon exercice également que de devoir expliquer de manière didactique la parole de Dieu à un public absent dont on ne peut donc mesurer les réactions car il s’agit bien d’une célébration pour tous, les présents et ceux qui nous rejoignent via les ondes."
Conclusion assez unanime? Participer à cette aventure de la messe radiodiffusée semble être une expérience vivifiante, tant pour les prêtres que pour l’ensemble de la communauté d’accueil. Et ce au-delà des contraintes visibles identifiées.
Anne PÉRIER, vicariat de Bruxelles