Le pape François au Luxembourg : “La richesse est une responsabilité”


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Le pape François au Luxembourg : “La richesse est une responsabilité”
Le pape François lors de son discours à la nation au Luxembourg, ce 26 septembre 2024. © Vatican Media
Par Christophe Herinckx
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
4 min

Le pape François est arrivé au Luxembourg comme prévu ce jeudi matin, peu avant 10h. La première partie de sa visite a été marquée par des entretiens avec le Grand-Duc Henri et le Premier ministre Luc Frieden. Le Souverain pontife a ensuite adressé un discours aux autorités politiques et à la société civile du pays, les appelant à être un exemple de coopération entre les peuples et d'intégration des migrants.

A son arrivée à l'aéroport international de Luxembourg-Findel, un peu avant 10h, le pape François a été accueilli, entre autres, par le Grand-Duc Henri de Luxembourg, la Grande-Duchesse Maria Teresa. Après la cérémonie d'accueil, le Saint-Père s'est rendu au Palais grand-ducal pour une rencontre avec la famille du Souverain et un entretien privé avec le Grand-Duc, dans le Salon des Rois. Après une rencontre entre le gouvernement luxembourgeois et une délégation officielle du Vatican, le Premier ministre a rejoint le pape pour une brève entrevue. Rien n'a filtré de ces deux entretiens.

Le pape François s'est ensuite rendu en voiture au Cercle Cité, le grand centre de conférences de la ville de Luxembourg, pour la rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique. "Instruit par son histoire, votre pays s’est distingué, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, par son engagement dans la construction d’une Europe unie et solidaire dans laquelle chaque pays, grand ou petit, aurait son rôle à jouer, laissant enfin derrière elle les divisions, les querelles et les guerres provoquées par des nationalismes exacerbés et des idéologies pernicieuses."

Ne pas négliger les nations défavorisées

Saluant la "solide structure démocratique" du Luxembourg et son rayonnement international, François a lancé un appel à "l’établissement de relations de solidarité entre les peuples, afin que tous deviennent participants et protagonistes d’un projet ordonné de développement intégral". Un projet qui respecte la création et veille à intégrer tous les groupes sociaux.

"La richesse – ne l’oublions pas – est une responsabilité. Je demande donc que l’on soit toujours attentif à ne pas négliger les nations les plus défavorisées, et même qu’on les aide à se relever de leurs conditions d’appauvrissement. Il s’agit d’une voie maîtresse pour faire en sorte que diminue le nombre de ceux qui sont contraints à émigrer, souvent dans des conditions inhumaines et dangereuses." Un appel clair à l'une des nations parmi les plus prospères du monde, que le pape a aussi exhorté à être "une aide et un exemple pour montrer la voie à suivre dans l’accueil et l’intégration des migrants et des réfugiés".

La réapparition de la guerre

"Malheureusement", a poursuivi l'évêque de Rome, "force est de constater la réapparition, même sur le continent européen, de fractures et d’inimitiés qui, au lieu d’être résolues sur la base de la bonne volonté mutuelle, de la négociation et du travail diplomatique, débouchent sur des hostilités ouvertes, avec leur cortège de destruction et de mort". Pour guérir de cette tentation récurrente de la guerre, François a invité à regarder vers le haut: "il faut que la vie quotidienne des peuples et de leurs gouvernants soient animés par des valeurs spirituelles hautes et profondes, qui empêchent la folie de la raison et le retour irresponsable aux mêmes erreurs du passé, aggravées de surcroît par la plus grande puissance technique dont dispose aujourd'hui l'être humain".

L'Evangile comme force de transformation

Achevant son discours à la nation luxembourgeoise, François s'est fait témoin de la force de l'Evangile: "Cette sève vitale, cette force toujours nouvelle de renouveau personnel et social, c’est l’Evangile. L’Evangile de Jésus-Christ qui est seul en mesure de transformer profondément l’âme humaine en la rendant capable de faire le bien, même dans les situations les plus difficiles, d’éteindre les haines et de réconcilier les parties en conflit."

Et de conclure ainsi son intervention: "Le Luxembourg peut montrer à tous les avantages de la paix sur les horreurs de la guerre, de l’intégration et de la promotion des migrants sur leur ségrégation, les avantages de la coopération entre les nations sur les conséquences néfastes du durcissement des positions et de la poursuite égoïste et à courte vue - voire violente - des intérêts personnels."

Cet après-midi, à 16h30, le pape François rencontrera la communauté catholique du pays en la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg.

C.H.

Catégorie : Eglise monde

Chronique : Bienheureux doute
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