Discrimination pour une formation de diacre: les archevêques pourraient faire appel de la décision de justice


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Discrimination pour une formation de diacre: les archevêques pourraient faire appel de la décision de justice
Image: Pixabay CCO
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le
2 min

Le tribunal de Malines s'est prononcé en faveur de Veer Dusauchoit, une paroissienne qui s'était vu refuser une formation de diacre par le cardinal Jozef De Kesel et Mgr Luc Terlinden. Les deux archevêques sont condamnés à verser une indemnité de 1.500 euros chacun pour ce refus qui, selon le jugement, va à l'encontre de l'égalité hommes/femmes.

En avril dernier, Veer Dusauchoit avait porté plainte contre l'Eglise pour discrimination. Cette paroissienne du Brabant flamand n'avait pas été autorisée à s'inscrire à une formation de diacre. La raison de ce refus était que la fonction de diacre est toujours actuellement réservée aux hommes.

En se tournant vers la justice, Veer Dusauchoit espérait pouvoir accéder à ce cursus. Mais le tribunal, sur le principe de la séparation entre l'Eglise et l'Etat, ne peut forcer les autorités d'Eglise à cette admission. "Le tribunal n'a aucune compétence en la matière”, explique Luc De Cleir, attaché de presse du tribunal de Malines. Le tribunal juge, par contre, discriminant le fait qu'une femme ne puisse pas suivre la formation de son choix. L’égalité entre les femmes et les hommes est l’un des principes fondamentaux de l’État de droit. Sur VRT Canvas, le professeur Rik Torfs, ancien recteur de la KU Leuven, a qualifié cette décision de justice d'exceptionnelle et bizarre.

Contacté ce 26 juin, le père Tommy Scholtes indique que le cardinal et l’archevêque vont d'abord prendre connaissance dans le détail de ce jugement et qu'ils examinent, avec leur conseiller juridique, l’opportunité ou non d’aller en appel. Le porte-parole francophone de la Conférence des évêques de Belgique observe que le tribunal "d’une part condamne et d’autre part se dit incompétent pour s’exprimer sur les candidats admissibles à une formation diaconale." Sur le droit d'admission, Tommy Scholtes rappelle que la décision appartient à l’Eglise, et donc aux évêques. "Dans le cas contraire, déclare-t-il, cela aurait mis en cause la séparation des pouvoirs de l’Eglise et de l’Etat." "Comme l’ordination de femme diacre n’est pas possible aujourd’hui dans l’Eglise catholique, il serait aussi inopportun d’accepter une personne à cette formation" conclut Tommy Scholtes.

Manu VAN LIER


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