Ce mardi 7 novembre, tous les prêtres, diacres, animateurs et animatrices pastoraux du Vicariat du Brabant wallon se sont retrouvés au Monastère de l’Alliance à Rixensart pour la journée de formation annuelle. Retour sur cette journée sur le thème du kérygme.
Tout d’abord, qu’est-ce que le kérygme ?
Le kérygme est l’annonce simple et courte de ce qui fait le cœur de notre foi chrétienne. C’est en quelque sorte notre phrase d’appel, notre pitch, quand on nous demande pourquoi nous sommes croyants.
Pourquoi avoir choisi ce thème pour cette journée ?
Mgr Hudsyn a choisi ce thème afin de permettre à tous les collaborateurs et collaboratrices « de se reposer la question, d’abord pour soi-même, au fond, à quoi croyons-nous ? »
Une fois cette question répondue, se pose la suivante : comment parler de cette foi ? Comment annoncer ce qui nous fait vivre aux personnes qui nous entourent, et qui n’ont peut-être jamais mis les pieds dans une église ?
Petit historique des manières d’annoncer la foi
Henri Deroitte, professeur de théologie pratique à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, a ainsi retracé comment les croyants ont exprimé l’essence de leur foi, depuis les premiers apôtres jusqu’au Pape François.
Cet exposé a mis en lumière que, si le contenu de notre foi n’a pas changé depuis 2000 ans, la manière de le formuler a pu s’adapter, dès les premiers temps, en fonction des destinataires de ce témoignage. Ainsi, dans les Actes des apôtres, on distingue l’annonce explicite de la foi, l’annonce par le témoignage de vie et l’annonce « athénienne », c’est-à-dire adaptée à la culture locale.
L’annonce dans notre monde fortement numérisé et déchristianisé
Dans un deuxième temps, le jésuite Nikolaas Sintobin a témoigné de son expérience d’annonce de la foi dans une époque numérique. En effet, la manière de vivre et de s’informer change, et notre manière d’annoncer la foi doit aussi s’adapter pour être audible et rejoindre les gens là où ils sont.
En effet, la culture numérique a changé notre manière de nous informer, de nous renseigner. Sur internet, les gens cherchent la réponse à leur question et ne sont pas intéressés par un exposé plus large.
D’autre part, le temps d’attention des personnes ne cesse de diminuer. Sur les réseaux sociaux, si l’attention de l’internaute n’est pas captée au bout de quelques secondes, l’internaute se détournera du contenu proposé. D’où la nécessité d’adapter notre message aux questions que les gens se posent en matière religieuse et de le présenter de manière très synthétique et attractive.
Formuler son kérygme, exercice pratique
Après ces exposés théoriques, les près de 130 participantes et participants à la journée se sont retrouvés en petits groupes thématiques afin de réfléchir ensemble à la manière d’annoncer le cœur de notre foi dans des situations-types : lors d’une homélie, sur les réseaux sociaux, auprès des personnes malades ou en recherche, etc.
Au total près d’une dizaine de thèmes différents ont permis à chacun et à chacune de formuler son kérygme personnel et de le proposer à des publics différents.
Ce que retiennent les participants et participantes ?
Pour Bénédicte De Clercq, cette journée lui a permis de prendre conscience qu’il était possible de formuler son kérygme personnel avec ses mots à elle, en fonction de son vécu, et de l’adapter aux personnes rencontrées afin de les toucher de manière plus personnelle.
Pour sa part, le père Eric Nzeyimana retient le besoin de repenser sa foi et sa manière d’être et de faire en tant que chrétien pour correspondre aux besoins de notre monde. Il est en cela rejoint par Salvator Ntibandetse, doyen d’Ottignies, qui nous partage avoir « osé trouver les mots pour dire le kérygme de manière concise et avec un langage contemporain. »
Isabelle Dumont et Sandra Umugwaneza de leur côté retiennent l’importance de mettre le Christ au centre des activités pastorales et de l’annoncer aussi sur internet, en étant bref, concis et drôle !
Pour le père Bernard Bracke, vicaire à Nivelles, il est important de continuer d’annoncer notre foi en Jésus-Christ dans tous les lieux et pour tous. Ne pas hésiter à transmettre la foi et à en témoigner.
Et la suite ?
Le service de Formation du Vicariat du Brabant wallon a proposé à tous les participants qui le souhaitent de continuer à creuser le thème du kérygme. Seul ou avec les personnes engagées dans nos paroisses, le service de formation propose des ateliers de 30 minute, une heure ou 1h30 pour approfondir le thème.
Pour aller plus loin :
La démarche Kérygma est initiée par le Conseil pour la Catéchèse et le Catéchuménat en France. Elle promeut la nécessité d’une annonce de la foi dans toutes les pastorales, car toutes sont des lieux de nouvelle évangélisation.