L'évangile de Matthieu (10, 37-42) nous dit que "Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille." Voyons la réflexion de notre commentateur du jour:
Le Christ a l’air particulièrement dur pour la famille. Il exige d’être aimé plus que les parents et les enfants. Cela peut paraître excessif et pourtant c’est ce que nous vivons tous un jour ou l’autre. Quand un jeune homme et une jeune fille se marient, le plus souvent ils quittent leurs parents et fondent un nouveau foyer. C’est la loi de la vie et c’est une étape importante pour parvenir à l’âge adulte.
Jésus lui-même a accompli la même démarche. Il a quitté sa mère pour annoncer partout la Bonne Nouvelle du salut. S’il était resté à Nazareth dans l’atelier de son père, nous n’aurions jamais appris le grand amour qui nous est offert par Dieu à chacun d’entre nous. Le départ de Jésus a été pour l’humanité une étape importante sur la route du bonheur.
D’autres hommes ont fait de même. Pierre n’a pas seulement laissé son bateau et ses filets sur le rivage de la mer de Galilée. Il a aussi quitté ses parents pour suivre Jésus et surtout pour partir à Rome pour y annoncer la Bonne Nouvelle. Saint Paul a fait de même et c’est grâce à eux que nous connaissons Jésus et les merveilles qu’il a faites. C’est grâce à des hommes intrépides et courageux que notre région a été évangélisée. Ils avaient non seulement quitté leurs parents, mais aussi leur langue et leur culture pour venir annoncer la Bonne Nouvelle, et cela le plus souvent au risque de leur vie.
S’ils ont tout quitté, ce n’était pas par goût de l’aventure, ni par égoïsme. C’était bien au contraire pour vivre un plus grand amour. C’était en annonçant l’évangile qu’ils exprimaient l’amour qu’ils avaient dans le cœur. Ils faisaient comme Jésus qui avait quitté son Père dans les cieux pour venir parmi nous annoncer son amour. Lui aussi avait quitté le confort dans lequel il vivait, entouré par la foule des anges qui chantaient sa gloire et sa beauté. Il savait qu’en agissant de la sorte, il connaîtrait la trahison, la souffrance et la mort. Mais il était porté par l’amour de son Père et il était poussé par son amour pour chacun d’entre nous.
Actuellement, dans nos paroisses, dans nos communautés, de plus en plus de prêtres et de religieux étrangers viennent partager notre vie. Ils le font, eux aussi, parce qu’ils sont portés par l’amour de Dieu et par le désir de partager leur joie de servir Dieu. Leur simple présence est déjà un témoignage d’amour et de service. C’est à chacun d’entre nous de les accueillir comme ils sont, c’est-à-dire comme des envoyés de Dieu. Nous devrions les accueillir comme nos ancêtres auraient dû accueillir les premiers missionnaires venus dans notre région, avec sympathie, avec respect, avec intérêt. C’est Dieu qui nous parle à travers eux.
Frère Philippe HENNE, o.p.
