Comme nous le dit si bien Jacques Delcourt en ce 3e dimanche du Temps Ordinaire, cela fait deux mille ans que l'on nous dit que le Royaume des cieux arrive... Il nous partage d'ailleurs sa réflexion autour de l'évangile de Jean.
Voilà deux mille ans que nous l’entendons: le Royaume des cieux est proche!
D’accord. Mais quand va-t-il advenir, ce Royaume?
Il est déjà là! Il ne se situe pas seulement dans un futur sans cesse lointain: à la fin des temps. Cela serait très décourageant pour toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté. Oui, c’est vrai: "L’un sème, l’autre moissonne" (Jn 4, 37) mais à l’échelle de l’humanité, nous aimons quand même voir le fruit de notre travail.
En fait, ce Royaume est déjà présent si chacun de nous se convertit, si chacun de nous se régénère sans cesse, si chacun de nous se branche sur le Christ ressuscité. Il faut toujours remettre l’ouvrage sur le métier.
N’attendons pas que le voisin se retrousse les manches pour que notre monde s’améliore. C’est, hélas, une tendance d’aujourd’hui: c’est l’autre qui est le fautif, c’est l’autre qui devrait; c’est l’autre qui pollue, qui roule trop vite, qui est égoïste.
La balle est dans notre camp, dans mon camp. Je suis l’acteur de notre futur: je veille à être attentif aux besoins de mon entourage. Ma porte est toujours ouverte pour accueillir mes enfants. Les chambres sont toujours prêtes pour que les petits enfants puissent passer la nuit. Je vais au boulot avec enthousiasme. En convivialité, je travaille avec mes collègues. Après cela, je participe à l’entraînement de football des jeunes. Je prépare la messe du dimanche avec mes amis et amies de la paroisse. Je mets du cœur pour réaliser humblement ce qui est mon devoir.
Responsables de la construction du Royaume, nous sommes tous des héros si nous faisons bien ce que nous avons à accomplir. Le Seigneur compte sur nous pour apporter la lumière sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort.
En outre, regardons autour de nous avec les bonnes lunettes. Celles qui nous permettent de voir ce que d’autres ne voient pas. Les germes de la royauté sont déjà là. Laissons là notre manteau de certitudes noires et pessimistes.
Des jeunes et des moins jeunes se manifestent pour que l’humain ne détruise pas la planète à cause des changements climatiques dont il est le responsable. Des agriculteurs retrouvent les bons gestes qui respectent l’humus. Des habitants du Nord du pays offrent leur aide à des sinistrés des fameuses dernières inondations. Des chrétiens et d’autres accueillent les plus démunis dans les sociétés de Saint Vincent de Paul. Des citoyens apportent le gîte et le couvert à des candidats-réfugiés sans-papier. Les sciences n’ont-elles pas apporter un plus indéniable à la vie? La médecine en est une bonne illustration.
Avançons, malgré toutes les difficultés. Ne perdons pas l’espérance qui est chevillée à la foi chrétienne; misons sur la charité qui est dans le cœur d’une grande part des habitants de notre monde.
Par notre baptême, nous sommes prêtres, prophètes et rois. Et que fait le roi? Il veille au bien commun, il veut la paix, il aime tous ses semblables.
Alors, hardis les cœurs: le Royaume de Dieu est très proche de moi.
Jacques DELCOURT