En ce mercredi des Cendres où les chrétiens entrent dans le temps du Carême, les appels à la paix et à la solidarité se multiplient dans le monde et dans l'Eglise.
Le pape François a renouvelé sur Twitter les appels à prier et à jeûner pour la paix en Ukraine, le mercredi des Cendres. Un appel qu'il avait lancé dès le 23 février, à quelques heures des premières frappes russes. Cela fait presque une semaine désormais que la guerre a commencé en Ukraine. Les évêques de France ont dit leur profonde inquiétude pour le peuple ukrainien et ont également partagé l'appel à la prière du pape François. En réponse, les chrétiens se sont mobilisés et plusieurs chaînes de prière ont été lancées. Ce mercredi des Cendres est un jour particulier de jeûne et de prière. "Le jeûne, c’est une manière de signifier dans son corps ce que l’on veut vivre spirituellement dans son âme et dans son esprit", selon le Père Xavier Grillon, curé de paroisse à Lyon. Dans l’évangile du mercredi des Cendres, le jeûne est présenté par Jésus comme "un axe qui nous dispose à entrer en relation avec les autres et avec Dieu", pour Xavier Grillon. "Jeûner, c’est éprouver du manque, faire une place pour le Seigneur, être en relation avec lui…" Avec la prière et le partage, le jeûne est l’un des trois axes du Carême.
Appeler à la prière, le rôle d'un chef spirituel
Le pape François a rappelé sur Twitter que "Dieu est le Dieu de la paix et non de la guerre, le Père de tous et non de quelques-uns, qui veut que nous soyons frères et non ennemis". Pour le spécialiste de la diplomatie vaticane Jean-Baptiste Noé, interrogé sur RCF "c’est le rôle principal du pape que de rappeler que la paix est l’œuvre de Dieu, et que de dire que les chrétiens peuvent prier pour rétablir la paix". Ces appels à la prière sont ceux d'un chef spirituel qui agit également sur le plan de la diplomatie. Le Saint-Siège entend jouer un rôle de médiateur entre Kiev et Moscou.
Un élan de solidarité
A l'ouest de l'Ukraine, les pays frontaliers ne ménagent pas leurs efforts pour accueillir le flux de migrants ukrainiens. L'Europe se mobilise, bien aidée par des initiatives citoyennes, par les ONG et par nombre d'associations de terrain pour apporter sécurité, nourriture, chaleur et réconfort aux centaines de milliers de femmes et enfants qui fuient l'Ukraine depuis sept jours. La Pologne est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés venus d’Ukraine, soit plus de 200.000 depuis 6 jours.
En Belgique aussi l'entraide s'organise. Ce mardi 1er mars, Sammy Mahdi, le secrétaire d'Etat à l'asile et la migration, a lancé un appel à la solidarité citoyenne pour accueillir les réfugiés et mettre un abri temporaire à leur disposition. Pour ce faire, chacun est invité à prendre contact avec sa commune, qui coordonne les propositions de logement et la récolte de vivres, de médicaments et de matériel à destination de l'Ukraine. A Liège, un call center a été ouvert ce mercredi, accessible pendant les heures de bureau au 04 221 81 11. L'ambassade d'Ukraine à Bruxelles accueille également les dons chaque jour, 24 heures sur 24.
Le gouvernement fédéral mettra à disposition un centre d’accueil dans l’ancien hôpital Jules Bordet à Bruxelles. Les Ukrainiens y seront enregistrés, pourront déposer leur demande de protection automatique et bénéficieront d’un premier hébergement pour une période limitée. À partir de là, le dispatching se poursuivra vers les administrations locales pour l’hébergement.
Une autre manière de marquer sa solidarité est de faire un don. Pour cela, il est recommandé de favoriser les ONG reconnues comme la Croix-Rouge, Médecins Sans Frontières ou l'UNICEF. Les Nations unies ont également mis en place un fond humanitaire ukrainien destiné à aider les organisations locales. Pour le réseau catholique, un don peut être versé via la plateforme de paiement en ligne de Caritas International Belgique ou sur le compte BE88 0000 0000 4141 avec la communication « 4150 Ukraine ». La semaine passée, Caritas International Belgique a libéré une aide de 50.000 € pour soulager les besoins les plus pressants de la population, notamment des familles contraintes de fuir leur maison.
Il y aurait actuellement déjà un million et demi de déplacés dans le pays. Les Nations Unies estiment que cinq à sept millions d'Ukrainiens pourraient quitter leur foyer et qu'une aide sera nécessaire pour douze millions de personnes.
Manu VAN LIER avec RCF