« Emergence » sort de l’ombre. Depuis plusieurs mois, ce petit groupe de chrétiens réfléchit à l’engagement politique et à l’avenir du cdH. Il estime que la foi et l’enseignement social de l’Eglise peuvent enrichir le débat public. Cette semaine, dans Dimanche, huit membres de ce groupe signent une carte blanche. Thierry Vuylsteke, leur chef de file, explicite leur démarche.

Nous sommes en janvier 2020. Membre historique du PSC-cdH, Thierry Vuylsteke assiste au Congrès de Namur, convoqué pour lancer l’opération de refondation du parti. Ce jour-là, plusieurs propos choquent cet ancien diplomate. « Dans la foulée, j’ai écrit à une série d’amis pour leur dire que ça n’allait pas. » Les mails circulent, les idées percolent. Progressivement, une quinzaine de personnes se retrouvent autour de la table. D’autres se montrent intéressées. La plupart sont chrétiennes, désireuses de redonner au parti le goût de ses racines – même si elles ne sont pas toutes membres de celui-ci.
Au fil des mois, le petit groupe se donne un nom, produit des notes, établit des contacts avec la présidence du parti. S’il n’est pas fondamentalement en quête de visibilité publique, Emergence estime cependant que l’heure est venue, pour lui, de se faire connaître. Et c’est Dimanche qu’il a choisi pour cela.
Pourquoi avez-vous lancé cette dynamique?
Il y a deux raisons. On entend parfois que le chrétien doit éviter de se mettre en scène, que sa lumière doit rester sous le boisseau. Mais en agissant de la sorte, par peur de heurter, il risque de ne plus prendre la moindre position. J’estime, au contraire, qu’il importe d’avoir des convictions, tout en étant dans l’ouverture et le dialogue. Je pense donc que le chrétien doit se manifester, pas seulement sur le plan social, où il est déjà bien présent, mais aussi sur le terrain politique. Deuxième raison: mon intérêt pour les bases philosophiques du cdH. Ce parti a pris une option rationaliste radicale et a rejeté le spirituel dans le domaine privé. J’estime que cette position est en contradiction avec la réalité, qu’elle soit sociologique, politique ou sociale. L’engagement chrétien est aujourd’hui politiquement minoritaire, mais il existe, et il a le droit de s’exprimer, au même titre que toute autre conviction.
Propos recueillis par Vincent DELCORPS

Découvrez la suite de cet article dans le Journal Dimanche
Profitez de nos offres partir de 35 €/an. Contactez-nous en ligne, au 010 / 77 90 97 ou via abonnement@cathobel.be