Si le monde entier vivait comme les Belges, l’humanité aurait déjà consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an, révèle un rapport du WWF-Belgique réalisé en partenariat avec le Global Footprint Network.

Le jour du dépassement écologique de la Belgique a coïncidé cette année avec « Earth Hour », une action symbolique durant laquelle des millions de personnes à travers le monde ont éteint les lumières durant une heure, le 26 mars, pour montrer leur attachement à la nature.
Si tout le monde vivait comme les Belgesl faudrait plus de quatre planètes. C’est le constat d’un rapport sur l’empreinte écologique des Belges en 2022 commandé par le WWF-Belgique et réalisé avec le Global Footprint Network, basé aux Etats-Unis. Chaque année, cette organisation se base les données statistiques de 200 pays pour établir, avec ses partenaires universitaires, la date du « Jour du dépassement » de la Terre, soit la date à laquelle les habitants de la planète ont épuisé toutes les ressources naturelles que cette dernière peut produire sur une année. En 2021, c’était le 29 juillet. Mais si tout le monde vivait comme en Belgique, selon les dernières données, les ressources naturelles seraient déjà à sec aujourd’hui.
Une empreinte essentiellement liée au carbone
L’empreinte écologique fournit un outil concret pour prendre la mesure de la pression humaine sur la planète. Le rapport révèle que l’empreinte carbone représente 65% de l’empreinte écologique totale de la Belgique. Dans le même temps, notre biocapacité, c’est-à-dire notre capacité à produire des ressources et absorber des déchets qui découlent de leur consommation, est particulièrement limitée. Cela signifie que nous avons besoin de 5,5 fois la surface de productivité biologique de notre pays pour séquestrer le CO2 provenant de la combustion des énergies fossiles.
Si on dissèque l’empreinte par activité de consommation, on réalise que notre empreinte liée à l’alimentation s’étend à l’étranger, par le biais de nos importations : nous utilisons l’équivalent de 1,7 Belgique pour la nourriture.
« Parmi une multitude de mesures à prendre, comme réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre et nous couper de notre dépendance toxique aux énergies fossiles, il s’agit également d’assurer la capacité de régénération de la Terre en protégeant nos écosystèmes et de limiter notre dépendance alimentaire », déclare Antoine Lebrun, directeur du WWF-Belgique.
Attendre n’apporte aucun avantage
La Belgique n’est évidemment pas le seul pays confronté à un défi écologique. Les ressources s’érodent au niveau global : il faudrait l’équivalent de 1,75 Terres pour subvenir aux besoins de la population mondiale. Il est évident que la planète ne pourra pas supporter cette situation de dépassement sur le long terme, et que l’humanité ne tirera aucun avantage à attendre avant d’agir.
Pour Mathis Wackernagel, président du Global Footprint Network : « Les comptes de l’empreinte écologique nationale et de la biocapacité s’appuient sur plus de 40 millions de points de données provenant des sources de données des Nations unies pour présenter une estimation robuste et prudente de notre déficit écologique. Ils montrent que nous surutilisons considérablement notre capital le plus précieux et le moins remplaçable : nos écosystèmes. Chaque année, l’Overshoot Day fait apparaître plus clairement le risque pour l’humanité et chaque pays. Étant donné que notre propre insécurité en matière de ressources nous touchera en premier lieu, il n’y a vraiment aucun intérêt à continuer à traîner les pieds ».
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