Cinéma – A la rescousse d’un symbole


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Cinéma – A la rescousse d’un symbole
© David Koskas
Par La rédaction
Publié le
3 min

Avec une précision pratiquement documentaire, Jean-Jacques Annaud raconte le sauvetage de la cathédrale Notre-Dame de Paris, piégée par les flammes en 2019.

© David Koskas

Majestueuse, la cathédrale Notre-Dame se dresse depuis près de 900 ans sur l’île de la Cité, à Paris. Ce lieu de culte catholique, emblématique de la capitale française est lié à de nombreux épisodes de l’histoire de France. Eglise paroissiale royale au Moyen Age, elle abrite la Sainte Couronne dès 1239, puis accueille le sacre de Napoléon Ier au début du XIXe siècle ainsi que les funérailles de bon nombre de présidents de la république française tels que Charles de Gaulle, Georges Pompidou ou François Mitterrand. Notre-Dame est aussi populaire dans la culture française. On pense évidemment à l’œuvre de Victor Hugo, parue en 1831. Rien d’étonnant, dès lors, que ce monument, qui attire chaque année entre 13 à 14 millions de visiteurs, soit le plus visité en Europe.

Le 15 avril 2019, un nouveau volet de son histoire s’est écrit sous les yeux ébahis du monde entier. Vers 18h20, un incendie s’est déclaré dans les combles puis répandu comme une traînée de poudre au reste de l’édifice. Les pompiers parviendront à l’éteindre, mais les flammes auront eu le temps de détruire la flèche, la totalité de la toiture couvrant la nef, le chœur et le transept. Un véritable désastre, qui n’a pas seulement ébranlé l’église catholique mais le monde entier, toutes confessions confondues.

Avec Notre-Dame brûle, Jean-Jacques Annaud (Sept ans au Tibet, Deux frères) nous raconte ce tragique événement, quasiment minute par minute. On découvre le parcours compliqué des pompiers pour accéder à l’édifice dans une ville embouteillée, et comment ils se sont lancés à l’assaut du feu au péril de leur vie. Cette partie extrêmement documentée a bénéficié des conseils d’un adjudant des pompiers de Paris qui veillait également à la sécurité des équipes durant le tournage. Le film rend donc hommage aux soldats du feu parisiens grâce auxquels la cathédrale est toujours debout.

Une émotion mondiale

Toujours dans un souci de réalisme, Jean-Jacques Annaud s’est procuré des vidéos filmées lors du drame qu’il a ensuite intégrées au film. Les images n’en sont donc que plus saisissantes. Au-delà du film catastrophe auquel on pouvait s’attendre, ce long-métrage montre également l’attachement des Français à ce monument et sa valeur incommensurable en tant que patrimoine. Une scène chargée d’émotion montre ainsi le sauvetage d’un nombre incalculable d’œuvres et d’objets sacrés. Laurent Prades, le régisseur général, pousse un soupir de soulagement en voyant le prêtre et sapeur-pompier Jean-Marc Fournier sortir du brasier avec la Sainte couronne. Pendant ce temps-là, plusieurs centaines de fidèles, le visage grave, prient d’une seule voix, autour de la cathédrale.

En montrant ces deux aspects – les risques pris par les pompiers pour sauver de la destruction un patrimoine hautement symbolique ainsi que les rassemblements spontanés autour de l’édifice –, Jean-Jacques Annaud dévoile l’attachement qui existe encore pour ces témoins du passé, à l’heure où nos sociétés semblent de plus en plus détachées de leur histoire. Un témoignage de foi et une preuve que le travail d’équipe n’est pas une valeur perdue.

Elise LENAERTS


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