A l’occasion du lancement de la journée consacrée aux grands-parents et aux personnes âgées, ce 25 juillet, Dimanche s’est interrogé sur leur implication dans la transmission de la foi à la jeune génération. Rencontre avec Anne-Michèle et Patrick Lovens qui ont 15 petits-enfants. Avec chacun d’eux, ils veulent tisser un lien personnel. Serait-ce une manière de leur offrir ce qu’ils ont de meilleur?
Pour son cours de religion, en rhétorique, Louise avait préparé un plaidoyer en faveur de la vie. Elle n’a pas manqué, ensuite, d’en discuter avec ses grands-parents. Quand le petit Mathias a vu un film sur les origines du monde, il a fait part de son étonnement auprès de ses grands-parents: « n’est-ce pas Dieu qui a créé tout cela? » Et lorsque Louise, cinq ans, a accompagné ses grands-parents à la messe, elle a tenu à les interroger: « mais au fond, où donc est Dieu? »
Des histoires comme ça, ils peuvent en raconter tout plein. Pas seulement parce que les quatre enfants d’Anne-Michèle et Patrick ont eu, au total, pas moins de 15 enfants. Surtout parce que, pour ces jeunes septuagénaires, chacun d’eux est unique et important. « Ce qu’on veut d’abord partager avec nos petits-enfants, c’est des contacts fréquents », insiste Anne-Michèle. « En se voyant, en se téléphonant, via Whatsapp… Et même pendant le Covid! Pour nous, il est important de nous intéresser à eux, à ce qu’ils font, à leurs travaux scolaires… En fait, depuis que nous sommes mariés, la famille est notre priorité. »
« La famille du bonheur »
Le véritable souci de l’autre peut alors ouvrir des chemins de profondeur. Chez les Lovens, il y a un crucifix dans toutes les pièces et il semble normal de parler de Dieu ou des Equipes Notre-Dame. Patrick a récemment transféré le texte d’un entretien du cardinal Jozef De Kesel à toute sa famille. Et à l’occasion de chaque communion, chaque petit-enfant reçoit de ses grands-parents une statuette choisie avec soin. Des petits signes, des petits gestes… Qui ouvrent des perspectives et portent du fruit. A chaque grande fête religieuse ou anniversaire, les grands-parents invitent la famille, et aucun membre ne voudrait louper la rencontre. Et lorsqu’Oscar a été amené à se choisir un parrain de communion, c’est son grand-père qu’il a tout naturellement choisi. « Ils sont solaires », témoigne Virginie, l’une des filles d’Anne-Michèle et Patrick. « Ils cultivent une attitude positive vis-à-vis des gens qu’ils côtoient. La vie spirituelle, c’est d’abord la fraternité. » Son frère, Pierre, abonde: « Ils vivent leur foi et leur foi les porte. Ils n’imposent rien mais laissent la porte ouverte. La transmission, c’est ça, ce n’est pas des discours. » Anne-Michèle et Patrick rayonnent, et c’est contagieux: « nos enfants nous racontent que leurs amis nous appellent ‘la famille du bonheur’ », sourient les heureux grands-parents.
« Oui, être grand-parent nous offre un statut propice », observe Patrick. « On est là pour passer un bon moment avec nos petits-enfants, pas pour nous occuper de leur éducation. On les gâte un peu. On peut se permettre d’être soi-même, sans cette contrainte… »
Vincent DELCORPS
NDLR: Le dossier complet « Les Grands-parents, des témoins hors du commun » est à découvrir dans les pages Focus du n°25 (27/06/2021).