
Si l’on ne peut recevoir l’hostie, on peut toujours « être en communion » (Pixabay CCO)
Cette année, les messes de Noël se vivront pour la plupart à travers l’écran de nos téléviseurs ou de nos ordinateurs. En France, bien plus qu’en Belgique, des fidèles posent la question de la communion. Ce terme signifie « uni avec ». Dès lors, comment nous unir en ces temps où les distances sanitaires nous séparent les uns des autres?
La communion… Certains ont du mal à s’en passer, d’autres ont accepté de faire contre mauvaise fortune bon cœur et de pratiquer le « jeûne eucharistique ». Les grandes fêtes religieuses nous font peut-être encore davantage ressentir le manque. Aussi de nombreuses paroisses mettent en place des moments où il sera possible de recevoir l’hostie à l’église, le 24 ou le 25 décembre. Mais il n’est pas question d’en faire une distribution à la chaîne, car accueillir le corps du Christ ne se fait pas n’importe comment.
Tout d’abord, il est important de rappeler que la communion eucharistique est un rite qui se pratique généralement dans le cadre d’une célébration communautaire jalonnée de différents rituels. Et pour les personnes empêchées – comme les malades – la distribution à domicile de la communion est, au minimum, précédée d’une lecture des Ecritures et de la prière à Notre Père.
« En cette période particulière, rappelle le père Tommy Scholtès, la première chose à faire est d’entrer dans une dynamique de solidarité avec ceux qui ne peuvent participer aux célébrations. Si la communion est essentielle, le fait de ne pas communier peut être une démarche de solidarité. » Il y a donc beaucoup de manières de s’unir dans la foi et « ce n’est pas une catastrophe de ne pas communier », dit-il.
De son côté, dans une interview à Kerk & Leven, Jeroen Heiremans, le secrétaire de la Commission interdiocésaine pour la Liturgie (ICL en néerlandais) relève que « la participation parfaite à la célébration de l’Eucharistie consiste à recevoir la communion sacramentelle lors de cette célébration. Il serait donc risqué d’en faire une pratique de donner la communion sans aucun lien avec la célébration de l’Eucharistie, et certainement sur une base individuelle. Dans un monde dominé par ‘avoir’ et ‘consommer’, il semble d’autant plus important d’être prudent à ce sujet ».
En lien avec les bousculements auxquels nous faisons face, Tommy Scholtès conclut en invitant tout un chacun à « penser très fort la communion spirituelle ». Et pour ceux et celles qui désirent recevoir une hostie consacrée, le mieux est de s’adresser à leur paroisse pour savoir quelles sont les modalités mises en place.
Nancy GOETHALS