Le projet œcuménique EcoEglise prend pied en Suisse romande. Les communautés chrétiennes qui souhaitent "passer au vert" ont désormais des outils et des ressources pour entamer leur transition écologique.
La plate-forme de travail EcoEglise, lancée en octobre en Suisse romande, va permettre aux Eglises, paroisses, ONG et associations chrétiennes diverses de bénéficier d’outils pour cheminer progressivement vers davantage de respect et de soins de la Création.
Lancée par les œuvres d'entraide catholique Action de Carême, protestante Pain pour le prochain, avec œco Eglise et environnement et les organisations évangéliques A Rocha et StopPauvreté, cette plate-forme propose un éco-diagnostic permettant de faire un bilan de la conscience écologique d’une église locale.
L'objectif est que, d'ici 2023, au moins 65 communautés s’impliquent et qu’un grand réseau de personnes échange et prie ensemble. L’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), Mgr Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, ainsi que les Eglises évangéliques soutiennent avec enthousiasme le lancement du projet. "C'est le signe que ce projet était attendu", souligne François Périllon, coordinateur du projet EcoEglise. Les vicariats catholiques des cantons de Genève, Neuchâtel et du Jura sont également partenaires.
Démarche œcuménique
Pour Mgr Charles Morerod, "la responsabilité de l’être humain par rapport à la Création ne lui permet pas de la traiter comme il le désire mais implique une relation avec les autres êtres créés, présents et futurs". Emmanuel Jeger, conseiller synodal responsable du pôle Transition écologique à l'EERV, insiste sur la nécessité d’aller vite: "L’EERV soutient avec force et énergie ce projet car il apporte une réponse concrète à l’urgence écologique et à la transition intérieure spirituelle nécessaire: les paroisses – dans leur diversité – sont les actrices principales du [commandement, ndlr] 'Respecter, aimer et soigner la Création'".
Le Réseau évangélique suisse (RES), de son côté, soutient avec enthousiasme ce projet par la voix de Jean-Luc Ziehli, son président, pour qui "le mandat confié à l’être humain de prendre soin de la Création est d’actualité et qu’il est nécessaire que chaque Eglise et chaque individu puissent s’engager et être encouragé dans ce mandat".
Malgré le COVID-19
Le 4 octobre dernier devait avoir lieu une cérémonie œcuménique sur la Création à Lausanne. Le COVID-19 en a décidé autrement. Mais le coronavirus n'a pas empêché le lancement du projet EcoEglise. Deux façons de progresser sont offertes aux Eglises et aux diverses communautés chrétiennes. La première est inspirée du label Eglise verte qui se répand dans divers pays: les communautés, évaluant leur performance environnementale à l’aide d’un questionnaire, avancent ainsi d'un niveau à l'autre.
L'éco-diagnostic est basé sur cinq critères: célébrations et enseignements, bâtiments, terrain, engagement local et global, et mode de vie. La Création dans les prédications, la consommation d’énergie des bâtiments, la mobilité, le gaspillage ou la gestion des espaces extérieurs, tout est passé au crible. En fonction de ses réponses, la communauté engrange des points lui permettant d’atteindre le niveau bronze, argent ou or, avec une progression possible. Une batterie de fiches explicatives, d’exemples et d’astuces permet d'entamer la transition.
Le graal: le label Coq vert
En adhérant à EcoEglise, les communautés se fixent donc elles-mêmes leurs propres objectifs. Les plus motivées peuvent chercher à atteindre le label Coq vert, une certification ISO14001. Plus contraignante, la démarche nécessite notamment la mise en place d’un programme environnemental, le suivi de formations et un audit externe. Le site internet www.ecoeglise.ch fournit les outils d’évaluation et bientôt une base de données avec 70+ fiches d’information sur 6 thématiques.
œco Eglise et environnement, connu essentiellement en Suisse alémanique, s’engage dans ce projet œcuménique, ce qui lui permettra de se faire mieux connaître en Romandie.
Cath.ch