Des familles de jeunes ou d'adultes porteurs de handicaps montent au créneau et proclament leurs conditions de vie éprouvantes. Un appel à être entendus par les responsables politiques.
Le témoignage des parents est interpellant et explicite. Ceux-ci rappellent combien le phénomène du confinement n'est pas neuf pour eux: "Nous étions confinés depuis que l’entrée à l’école ordinaire leur était refusée, lorsque les plaines de jeux, les activités sportives ou les camps d’été ne leur étaient pas accessibles, lorsqu’aller faire les courses ou prendre les transports en commun devenaient des corvées presque insurmontables, lorsque le simple fait de se promener dans les rues attirait des regards surpris ou, pire, les détournaient". Leurs phrases témoignent de l'impossibilité, entre autres, de trouver un habitat à de jeunes adultes trop âgés pour les institutions. "Comment travailler lorsqu’on ne peut laisser seul son enfant?" Tous ces gestes et actions de la vie ordinaire devenus hors cadre ou extraordinaires, lorsque le handicap se vit sans soutien ni empathie.
Parmi les témoins, deux jeunes signalent, en une phrase, la difficulté éprouvée. L'une dit être confinée avec sa soeur autiste, l'autre ne plus avoir vu son frère, confiné ailleurs, dans un centre spécialisé. Deux réalités différentes pour un mal-être partagé.
La campagne a été coordonnée par le GAMP, Groupe d'Action qui dénonce le Manque de Places pour les personnes handicapées de grande dépendance, un groupe de pression citoyen fondé en 2005. Virale, la campagne connaît un grand succès depuis son lancement le 18 mai sur les réseaux sociaux. Les photos sont parlantes: visages graves derrière des masques déchirés ou malmenés… leurs regards interpellent les passants.
A. T.