Parmi les populations fragilisées par la situation économique, un collectif dont fait partie le MOC attire l'attention sur les travailleurs sans-papier.
Une collecte de fonds est en cours au profit des travailleurs sans et avec papier, fragilisés par la période de confinement généralisé. Lancé par un collectif auquel participe le MOC Bruxelles, "Notre objectif est de récolter au moins 6500 euros chaque mois de confinement." Cet argent permettra d'épauler les personnes précaires qui n'ont pu ni travailler en raison du lockdown économique ni payer leurs loyers. Sans papier il est aussi difficile d'avoir accès aux soins médicaux. Pietro Tosi, responsable de cette campagne pour le mouvement social MOC, en lien avec la CSC Bruxelles, n'hésite pas à parler d'un "crime d'Etat contre la population" en expliquant que certains "craignent d'être arrêtés en allant à l'hôpital s'ils présentent des symptômes. Ne pas être soigné représente un risque pour tous."
Pression européenne
Au-delà de l'appel à la solidarité financière, via un crowdfunding, le Collectif des travailleurs sans papier a lancé il y a quelques jours une campagne "Contre le virus, la régularisation, c'est maintenant." Cela passe d'abord par une campagne visuelle qui circule sur les réseaux sociaux reprenant le slogan fièrement porté par des travailleurs concernés. Dans les différentes régions du pays, des demandes sont déposées auprès des instances locales pour introduire une motion de solidarité vis-à-vis de cette frange très précarisée de la société. Les témoignages ne manquent pas de ces sans-papiers qui ont travaillé pendant des semaines à produire des masques en tissus, ou des tenues pour le personnel soignant. Cette campagne correspond à la déclinaison en Belgique de ce qui se fait déjà au Portugal ou en Italie. Pietro Tosi raconte par exemple que la régularisation temporaire (pour six mois) de sans-papiers a permis de compenser l'absence de quelques 300.000 travailleurs saisonniers qui n'avaient pas pu venir en Italie en raison de la fermeture des frontières.
Même si le déconfinement se met en place, les travailleurs sans papier ne vont pas tous retrouver leurs emplois. Ceux et celles qui travaillent dans les écoles, dans la restauration, etc. ne sont pas certains d'être repris. Le Comité des travailleurs sans papiers s'est mobilisé pour essayer de négocier avec les propriétaires de logements afin que le paiement des loyers soit aménagé (réduction, gel ou abandon). La diffusion publique de l'appel à la solidarité financière lancé par ce Collectif vise évidemment aussi à "interpeller les pouvoirs publics pour qu’ils assurent la protection de tou.te.s indépendamment du statut, et financées les épaules les plus larges." En parallèle à cela, la campagne pour une régularisation temporaire des sans-papier en période de pandémie est déjà active en plusieurs lieux: Liège, Mons, Charleroi… et Ixelles, Forest, St Gilles.
AF de B.
Pour soutenir financièrement les travailleurs sans-papier en période de pandémie : https://growfunding.be/moc