« Ça c’est pour toi. » Voilà ce que Jean-Pol Druart s’est dit en apprenant, à la fin du Concile Vatican II, que le diaconat permanent était rétabli. Rien que d’en parler, on sent l’émotion dans sa voix. Ce souhait sera son secret durant bien des années. Ordonné en 2005, Jean-Pol Druart est un diacre très occupé: il est investi dans la pastorale familiale, tient des permanences au Bric-à-Brac… Il est aussi diacre à la cathédrale et Mgr Warin lui a encore demandé d’être son cérémoniaire lorsqu’il est présent à la cathédrale. Une mission qui demande organisation et rigueur.
Heureusement que Brigitte est là pour le réfréner! Jean-Pol Druart est toujours prêt à s’investir pourvu qu’il puisse aider, être une oreille attentive… « Quand on veut trop faire, le risque est de faire les choses à moitié », ponctue avec sagesse Brigitte. C’est que chez les Druart, le service est quasi dans les gênes! Avec sa sœur, Jean-Pol est élevé dans une famille chrétienne, pratiquante. Son papa qui s’était converti au catholicisme par amour pour celle qui allait devenir son épouse disait: « Le Bon Dieu en me permettant de me convertir a été bon avec moi, je dois être bon avec les autres. »
A 18 ans, Jean-Pol Druart s’interroge et envisage la possibilité de s’engager dans la prêtrise. Un an plus tard, lorsque le diaconat permanent est rétabli, Jean-Pol sait que ce ministère est fait pour lui. Mais voilà, il faut 35 ans et compter 10 ans de mariage. Le jeune homme garde son projet secret. Il sait qu’il saura être patient, très patient. En attendant, il s’engage dans la vie professionnelle: il quitte Ath pour Bruxelles où il travaille pour la Sûreté de l’Etat.
Un signe
Jean-Pol a 33 ans lorsqu’il rencontre Brigitte et 36 ans lors du mariage. Le couple s’engage chez les Salésiens. Lors de leur consécration, l’aumônier, l’abbé Bastin, a ces mots: « Allez Jean-Pol, maintenant c’est le diaconat. » Le couple est investi dans la paroisse notamment pour la préparation des jeunes à la confirmation. Lors d’un temps convivial qui suit, à Bomel, les confirmations, Mgr Léonard alors évêque lui dit: « Jean-Pol tu dois penser au diaconat, c’est pour toi. » Lorsqu’il rapporte les propos de l’évêque à son épouse, la réponse est immédiate: « Tu es fou, tu arrêtes ça tout de suite… » Les semaines passent et le 26 décembre alors que le couple est devant la télévision, Brigitte revient sur le sujet. Ensemble, ils décident de confier la question à l’Esprit-Saint, de demander à des amis de prier pour eux. Jean-Pol demande un signe… Il viendra en janvier. Une importante manifestation a lieu à Bruxelles, Jean-Pol est sur le terrain en tant que membre de la sûreté de l’Etat. Alors qu’il parle stratégie avec un commissaire, celui-ci lui demande s’il est diacre… Un autre collègue ignorant ses projets lui fera, un peu plus tard, la même réflexion.
Le couple a pris sa décision: Jean-Pol et Brigitte rencontrent l’abbé Jules Solot, responsable au niveau du diocèse du diaconat. L’abbé Solot attire l’attention du couple: il faut que l’ épouse dise « oui » à l’engagement autrement ce n’est même pas la peine d’envisager la formation. Brigitte Druart dira « oui » et suivra aussi la formation. « J’ai été institutrice avant de ne plus enseigner que la religion. Cette formation m’intéressait! » Les cours sont donnés, tous les 15 jours, à Jemelle. Tous deux sont séduits par les cours mais aussi par les temps de prière partagés, par la convivialité au moment des repas. « Brigitte a eu des plus beaux points que moi », lance Jean-Pol Druart à son épouse devenue sa plus proche collaboratrice dans le diaconat.