Le rapatriement des enfants et des femmes belges détenus dans le nord-est de la Syrie divise toujours la classe politique belge. Alors que le Conseil national de sécurité a tranché mercredi dernier, la ministre de l’Enfance réclame un rapatriement immédiat.
Lors de sa réunion du mercredi 16 octobre, le Conseil national de sécurité a exclu toute possibilité de rapatrier actuellement les Belges présents sur le territoire syrien. L’Ocam estime qu’il y a dans le nord de la Syrie 55 Foreign Terrorist fighters (hommes et femmes confondus), soit belges soit partis de Belgique, ainsi que 69 enfants dont la majorité a moins de 5 ans. La question des retours se pose depuis de nombreux mois, mais elle est devenue plus pressante avec l’offensive turque qui a débuté le 9 octobre. Le vice-premier ministre Open Vld, Alexander De Croo, explique que le rapatriement de six enfants avait été possible l’été dernier suite à un accord avec les autorité kurdes « parce que la situation sécuritaire le permettait. La situation a changé maintenant et donc il faut bien évaluer quelles sont les possibilités pratiques pour un pays comme la Belgique qui n’est pas présent sur place. La situation est plus compliquée aujourd’hui ».
Profiter du cessez-le-feu
Suite à l’accord de trêve négocié jeudi dernier par les Etats-Unis, la ministre de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles, Bénédicte Linard (Ecolo), réclame un « rapatriement immédiat » des enfants belges : « Alors qu’un cessez-le-feu est actuellement observé, le rapatriement des enfants bloqués sur place dans des conditions précaires doit être organisé« . « On ne joue pas avec la vie d’un enfant. La Belgique, comme les autres pays européens, a la responsabilité de mettre ces enfants à l’abri du conflit et de ses conséquences dramatiques sur le plan humanitaire. Nous devons pouvoir leur offrir toute la protection nécessaire et prendre toutes les initiatives pour procéder à leur évacuation« , juge Mme Linard. La ministre plaide également en faveur d’un retour de leurs mères, en soulignant que celles-ci devront « répondre de leurs actes devant la justice belge ».
MV avec agences