L'événement est à tout le moins exceptionnel! En ce dimanche 22 septembre, et pour la troisième fois seulement depuis… 1349, une procession fera se rencontrer à Casteau les reliquaires de sainte Waudru et de saint Vincent.
A Soignies, la châsse de saint Vincent (280 Kg) et le chef (reliquaire contenant la tête) quitteront la Collégiale éponyme à 7h du matin. Mais à Mons, les fabriciens n’ont pas souhaité faire sortir celle de Sainte Waudru qui, il est vrai, pèse à elle seule pas moins de…450 kg, sans compter les armatures de support (80kg de plus) pour l’arrimer sur le fameux Car d’Or. Pour Pierre Dufour, président de la Fabrique, "le Car d’Or est aujourd’hui dans un état de plus en plus précaire et nous refusons, si l’on excepte la Procession de la Trinité, de le laisser sortir avec la châsse, au risque de lui faire subir des dégâts irréparables". Bref, la procession montoise se fera avec le seul chef de sainte Waudru et une autre petite relique. Et elle démarrera non pas de la Collégiale Sainte-Waudru, mais de l’église de Saint-Denis.
Les reliquaires des deux saints – présentés comme deux époux par la tradition hagiographique – et les deux processions se rejoindront en fin de matinée en l’église Sainte-Vierge de Casteau pour une messe concélébrée par Mgr Harpigny, centième évêque du Diocèse de Tournai, et les deux doyens des collégiales.
Commémoration et redécouverte spirituelle
Selon les organisateurs sonégiens et montois, qui travaillent d’arrache-pied depuis plusieurs années à la relance de cette double procession, plus d’un millier de pèlerins devrait converger vers Casteau, village situé à équi-distance entre Soignies et Mons.
"L’engouement est réel et chaque jour, nous sommes rejoints par des fidèles qui marcheront aux côtés des différents comités organisateurs, qu’ils soient de Mons ou de Soignies", se réjouit une organisatrice.
En 1919, la participation des fidèles à ce double pèlerinage, en présence du cardinal Désiré-Joseph Mercier, archevêque de Malines, avait rassemblé, à en croire la presse catholique de l’époque, pas moins de 80.000 fidèles, les journaux socialistes n’en ayant comptabilisé qu’à peine 20.000!
"Notre projet en 2019 n’est pas, comme en 1349, de conjurer la peste noire ni, comme en 1919, de remercier les deux saints d’avoir protégé de la destruction les villes de Soignies et de Mons, mais simplement de se souvenir, cent ans après, de commémorer et aussi de redécouvrir une certaine forme de spiritualité", précise Eric Gillet, coordinateur de cet événement.
Un pèlerinage qui, in fine, souhaite rapprocher, voire renforcer les collaborations entre les deux Unités pastotales qui ont eu pour fondateurs les deux saints époux protecteurs.
Hugo LEBLUD
A l’occasion de cette troisième double procession, une intéressante plaquette historique, signée par les historiens Monique Maillard-Luypaert et Stéphane Deschamps, recontextualise les pèlerinages de 1349 et de 1919.
Programme:
06h00 : Départ du pèlerinage de la collégiale Sainte-Waudru à Mons;
07h00 : Départ du pèlerinage de la collégiale Saint-Vincent à Soignies;
10h45 : Rencontre des reliquaires de saint Vincent et sainte Waudru et messe présidée par Monseigneur Harpigny, évêque de Tournai, à l'église de Casteau;
12h00 : Procession avec groupes historiques et musicaux vers le monument commémoratif;
13h00 : Réception au château Goffinet, Chaussée de Bruxelles, 2 - Casteau.
Inscriptions: https://www.facebook.com/events/292428125028458/?ti=icl
Contact: vincentwaudru2019@gmail.com