Ce jeudi 11 juillet, un attentat à la bombe a fait une dizaine de blessés devant l’église syriaque-orthodoxe Sainte-Marie à Qamishli, au nord-est de la Syrie.
L’explosion d’une bombe cachée dans un véhicule garé devant l’église Sainte-Marie de Qamishli a fait une dizaine de blessés ce jeudi 11 juillet, mais le bilan aurait pu être bien plus lourd. Le Patriarche syriaque-orthodoxe, Mar Ignace Ephrem II Karim, a condamné cet attentat qui "vise à créer une atmosphère de peur et à rendre impossible le vivre-ensemble dans la sécurité, à Qamishli et dans toute la région". Avec plus de cent cinquante mille habitants, Qamishli est la ville la plus importante de la province de Hassaké, au nord-est de la Syrie.
Revendication
Le groupe terroriste Daesh – le soi-disant "État islamique" - a d'ores déjà revendiqué cet attentat, mais des doutes demeurent par rapport à cette revendication. La région syrienne de Qamishli et Hassaké, au nord de la Mésopotamie, est sans doute celle où la mosaïque ethnoculturelle et religieuse est la plus diversifiée, ce qui en fait une cible privilégiée pour tout mouvement djihadiste.
Al Qaeda et été très actif dans la région, et l’attaque de Daesh sur Qamishli en juillet 2016 a été particulièrement violente. Mais une coalition de milices syriaques-chrétiennes et kurdes est parvenue à protéger, dans une certaine mesure, la région contre les groupes djihadistes, voire même à mettre en place une quasi-autonomie.
Cette autonomie, cependant, subit de fortes pressions depuis que Daesh est considéré comme vaincu, et tant le régime de Bashar Al-Assad que les voisins turcs – ainsi que les pays occidentaux - essaient de contrôler le terrain. C’est pourquoi personne ne peut dire avec certitude aujourd’hui qui est responsable de l’attentat du 11 juillet à Qamishli, ou des trois attentats de moindre ampleur à Hassaké, intervenus le même jour. Certains pointent du doigt les Kurdes ou même les Turcs. Des caméras étaient toutefois présentes dans la rue où se situe l’église syriaque-orthodoxe de Qamishli. La question se pose donc de savoir si le gouvernement à Damas ne pourrait pas faire examiner les images prises par ces caméras.
Benoit Lannoo