Le CNCD-11.11.11 se réjouit que son mémorandum ait fait mouche auprès des six principaux partis politiques francophones. Leurs réponses sont en effet très favorables à ses propositions pour un monde juste et durable.
Ainsi, plus de 90% des 71 revendications se retrouvent dans les programmes de cinq partis. Le Mouvement Réformateur (MR) en soutient pour sa part deux tiers.
Ce résultat s’explique par le fait que les revendications du CNCD-11.11.11 sont le fruit d’une large concertation pluraliste, impliquant ses membres et les organisations participant aux plates-formes qu’il coordonne. Les partis étaient invités à répondre par OUI ou par NON à 71 questions. Ils pouvaient détailler leurs réponses en expliquant comment ils comptent mettre la mesure en œuvre ou, au contraire, pourquoi ils s’y opposent.
Consensus quasi général
Les principales lignes de démarcation concernent tout d’abord les migrations. Si tous les autres partis affirment la nécessité d’un changement de cap par rapport aux politiques menées ces cinq dernières années, le MR assume le bilan du gouvernement qu’il a dirigé, mettant à plusieurs reprises en évidence que les mécanismes de protection des droits humains « existent déjà » et ne nécessitent pas de renforcement particulier.
Deuxième distinction claire : la souveraineté alimentaire. Si le CNCD-11.11.11 a, de longue date, promu le soutien de l’agriculture familiale et paysanne, le MR affirme clairement ne pas se retrouver dans ce modèle. En effet, pour le parti libéral, il est nécessaire de soutenir aussi les autres modèles agricoles, que ce soit en Europe ou dans les pays du Sud.
Troisièmement, la fiscalité est, sans surprise, un point sur lequel les partis ont des visions différentes. Tous défendent la mise en place de taxes mondiales - telles que la taxe sur les transactions financières internationales- ainsi qu’une fiscalité unitaire pour les multinationales. Mais le point qui fait le plus débat est l’impôt des sociétés. Le MR estime que son taux devrait continuer à baisser, les autres partis s’accordant sur un taux minimal mais, pour certains, sans s’engager sur la hauteur de celui-ci.
On constate une quasi-unanimité en matière de justice climatique et de commerce juste et durable. Toutefois, il y a certaines divergences, entre autres concernant le montant du financement de l’adaptation au changement climatique dans les pays pauvres (seuls le cdH, le PS, Ecolo et le PTB soutiennent l’engagement de cinq cents millions d'euros annuels). Par ailleurs, pour le modèle belge d’Accord bilatéral sur les investissements, le MR refuse de ne pas y intégrer un mécanisme d’arbitrage investisseur/Etat.
Quant à l’aide publique au développement, quasi tout le monde s’accorde sur la nécessité d’y consacrer au plus vite 0,7% du revenu national brut de la Belgique. Seul le PS ne cible cet objectif qu’à l’horizon 2030. Tous les partis sont également en faveur de maintenir l’objectif de concentrer l’aide belge au développement dans les pays les plus pauvres et les états fragiles.
Plus que des promesses électorales ?
S’il est enthousiasmant de voir que tous les partis s’accordent à soutenir l’essentiel des propositions, précisons qu’à ce stade, il ne s’agit que de promesses issues des programmes électoraux. dès lors, le CNCD-11.11.11 et ses ONG membres resteront attentifs après les élections du 26 mai prochain. Ils veilleront à ce que ces engagements soient concrétisés dans les déclarations gouvernementales.
Les analyses détaillées des réponses des partis au questionnaire, ainsi que des bilans thématiques de la législature écoulée, sont accessibles sur le site du CNCD-11.11.11.
N.G./CNCD-11.11.11