L’incendie qui a détruit partiellement la cathédrale Notre-Dame de Paris a provoqué un vif émoi au sein et au-delà de l’Hexagone. Soyons toutefois soulagés: le pire a été évité et aucune victime n’est à déplorer. Mais, au vu des marques de soutien et de sympathie à travers la planète, on comprend que la perte de ce monument historique, haut lieu du catholicisme en France où tant d’évènements religieux et historiques s’y sont produits au long des siècles, attriste, au-delà des convictions de chacune et chacun.
Pourtant, parmi les réactions, souvent très positives, on peut en regretter certaines. Ainsi, sur le site Slate.fr, Bérengère Viennot, traductrice de presse de son état et auteure de plusieurs ouvrages, estime qu’il ne faut pas reconstruire Notre-Dame, « symbole religieux et très catholique », qui plus est « avec l’argent de l’Etat, des puissants et du peuple ». Se disant athée, elle ajoute: « le feu du 15 avril nous met devant cet insupportable fait accompli: il n’y a pas d’éternité ». Cela a le mérite d’être clair. Elle voit dans cette destruction l’image de la chute de l’Eglise et le néant après la mort! C’est son droit.
Notre ancien secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration a saisi l’opportunité pour rappeler ses positions électorales, en associant cet incendie aux destructions des monuments historiques perpétrés par les iconoclastes assassins de Daesch, en Syrie. Quant à la présidente de l’Association pour le droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), elle a rédigé un tweet: « L’événement est tragique pour le patrimoine humain. Mais la photo est superbe ». Pas un mot pour les catholiques de France ou d’ailleurs, touchés dans leur cœur par ce sinistre. Certes, on connaît son anticléricalisme viscéral, ce qui me pousse à m’interroger sur le sens réel de la deuxième partie de sa prose. Mais, qu’on me pardonne, il s’agit là d’un procès d’intention dont je devrais, je le reconnais, me garder.
Au-delà des polémiques qui surgissent déjà – et d’autres qui apparaîtront sûrement – il nous faut rester résolument optimiste. Le catholicisme est une religion d’espoir et c’est à celui-ci qu’il faut s’accrocher. Je garde l’image de la croix en bois suspendue au-dessus de l’autel, restée intacte malgré les flammes: un merveilleux signe du triomphe de la vie sur la mort, du bien sur le mal. Qui a pris davantage un sens particulier en pleine Semaine Sainte!
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