Plus de 320 personnes ont été tuées le dimanche de Pâques dans une série d’explosions dans trois hôtels et trois églises du Sri Lanka où était célébrée la messe de Pâques. Une triste journée pour le pays, les chrétiens et le monde.
Des attaques terroristes dans des églises et des hôtels du Sri Lanka ont endeuillé la fête de la Résurrection. Plus de 200 personnes ont trouvé la mort et on dénombre au moins 300 blessés. Ce n’est toutefois qu’un bilan provisoire qui pourrait s’alourdir dans les heures et les jours qui viennent. Les autorités sri-lankaises ont décrété un couvre-feu immédiat et le blocage temporaire des réseaux sociaux pour empêcher la diffusion « d’informations incorrectes et fausses » en réponse à ces explosions.
A Colombo, la capitale de l’île, trois hôtels de luxe en front de mer et une église ont été frappés dans la matinée. A Negombo, une localité au nord de Colombo, 67 personnes ont trouvé la mort dans l’église Saint-Sébastien et 25 autres dans une église à Batticaloa, une ville de l’est de l’île, selon une source policière. Quelques heures plus tard, deux autres déflagrations sont survenues dans les banlieues de Dehiwala, où au moins deux personnes ont péri dans une explosion dans un quatrième hôtel, et Orugodawatta, où un kamikaze s’est fait exploser, tuant trois policiers lors d’une opération de recherches dans une maison, selon la police. Ces attaques ont été revendiquées ce mardi 23 avril par l’Etat islamique: au moins deux d’entre elles sont le fait de kamikazes. Selon des investigations préliminaires, la police pense que ce qui s’était passé au Sri Lanka a été commis en représailles à l’attaque contre les musulmans perpétrée le à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, par un terroriste australien d’extrême-droite, Brenton Tarrant: il avait tiré dans deux deux mosquées, le jour de la prière, faisant des dizaines de victimes.
Ces violences sont les plus meurtrières dans le pays depuis la fin de la guerre civile il y a dix ans.
Le Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe a fustigé des « attaques lâches » et appelé le pays à l’unité. L’archevêque de Colombo a appelé à « punir sans pitié » les coupables.
Une force unificatrice
Le pape François a exprimé sa « tristesse » en apprenant « la nouvelle des graves attentats, qui au jour de Pâques, ont porté deuil et douleur dans plusieurs églises et autres lieux de réunion au Sri Lanka ». Lors de son message pascal, le souverain pontife a rappelé que « le Christ n’abandonne pas ceux qui sont dans l’épreuve, dans la souffrance et dans le deuil », avant de donner sa bénédiction urbi et orbi.
Quelque 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, un pays de 21 millions d’habitants où les chrétiens représentent 7 % de la population, majoritairement bouddhiste (70 %). Les catholiques sont perçus comme une force unificatrice au Sri Lanka car on en trouve chez les Tamouls comme au sein de la majorité cinghalaise. Certains chrétiens sont cependant mal vus parce qu’ils soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l’armée sri-lankaise contre les Tamouls pendant la guerre civile qui s’est achevée en 2009 et qui a fait de 80.000 à 100.000 morts en vingt-sept ans, selon les Nations unies.
Ces attentats ont été unanimement condamnés à travers le monde, de l’Iran au Royaume-Uni.
J.J.D.
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Mis à jour le 23 avril à 18h02