Sébastien de Fooz, connu pour ses pèlerinages au long cours, a passé un mois dans Bruxelles. Le film de son expérience sera bientôt en projection. Il invite chacun à changer de regard.
Sébastien revient de loin. Il n’a pourtant pas quitté sa ville. Etonnant paradoxe lié à cette incroyable aventure : pendant un mois, au printemps 2018, ce Bruxellois a pérégriné aux quatre coins de la capitale. Véritable errance sans autre objectif que celui de renouveler son regard sur le présent. « Je me suis dirigé vers des personnes et vers des lieux où je n’aurais pas été spontanément », raconte-t-il. « Dès que je sentais une résistance, j’y allais. En changeant de regard, j’ai découvert des espaces de possibles. »
Facile ? Vraiment pas ! L’homme, qui s’est notamment rendu à Jérusalem à pied, est pourtant un habitué des pélés. « Ici, je n’avais pas de direction. Je ne m’y attendais pas, mais quand on n’a pas de direction, c’est extrêmement difficile de rester ouvert, bienveillant. C’est très confrontant de traverser une ville sans avoir d’objectif. A certains égards, ce fut même plus difficile que d’aller à Jérusalem. Là au moins, je savais que chaque pas me rapprochait de ma destination finale. »
Caméra à l’épaule
L’homme n’était pas seul. Sur son épaule, de temps en temps, une petite caméra. Histoire de garder une trace de l’expérience. « J’avais un rapport particulier à cette caméra », explique-t-il. « J’avais envie de partager mon expérience. Mais il n’était pas toujours possible de vivre la rencontre et d’en même temps la filmer. Parfois, j’ai eu envie d’abandonner la caméra dans un parc… » Sébastien a heureusement résisté à la tentation. Au final, il est rentré chez lui avec une trentaine d’heures d’images. Qui ont ensuite été triées et scénarisées. Pour devenir « Partir chez soi », un film de 52 minutes. Qui sera prochainement projeté, puis rendu largement accessible. Objectif : inviter chacun à travailler son regard.
Neuf mois après son retour à la maison, Sébastien a tenté de conserver son esprit pèlerin. « Quand je suis rentré à la maison, j’avais l‘impression de revenir de très loin. J’ai passé pas mal de temps en famille. Puis très vite, tout est revenu. Mais j’ai tenté de contrer le sentiment de routine qui nous guette. J’ai essayé de garder cet état d’esprit de pèlerin urbain. De continuer à voir chacun comme un paysage qui me dit quelque chose de moi-même. » L’homme n’a pas fini de cheminer.
« Partir chez soi », au Cinéma des Galeries (Bruxelles), les 12, 13, 14 et 20 mars, 21h. 10€. Plus d’infos : www.sebastiendefooz.com
https://youtu.be/BuAS1xGDf6g