Une journée à Ayrifagne

Dans un cadre idyllique, non loin du sanctuaire de Banneux, cachée au bout d’un chemin arboré, se trouve l’hotellerie Ayrifagne. Les résidents de la maison Vaphis y assurent le service comme des professionnels. Découvrez le photo-reportage de cette rencontre avec des « hôtes » pas comme les « autres ».

12h30. Coup de feu. Aujourd’hui, c’est Thibault, Lionel et Jonathan qui s'affairent en cuisine et en salle. Antonio, cuisinier de métier et formateur, les assiste aux fourneaux. Au menu, une soupe aux légumes de saison suivie d’une poêlée méditerranéenne avec des pommes de terre rissolées, du pain de viande et une glace en dessert. Très professionnel, Thibault et Jonathan se concentrent lors du service … et Antonio n’est jamais très loin.

Les résidents s’impliquent dans l’hôtellerie à leur demande et « si on s’aperçoit que le service ne convient pas à l’un d’entre eux, nous ne le forçons pas à continuer, explique Maxime Noël, secrétaire, le plus important est de trouver un équilibre entre le service et les temps de pause.» Les heures de travail, distribuées selon les forces et faiblesses de chacun, sont comptabilisées dans un carnet que Maxime vérifie chaque mois à l’heure de la paie comme pour des salariés ordinaires.

Pendant notre visite, en cuisine, Antonio veille au grain : « Avec eux, rien n’est jamais acquis. Je dois répéter tous les jours les mêmes consignes. Pour l’hygiène, je suis aussi exigeant que pour une cuisine professionnelle. Ils sont drillés comme dans une vraie cuisine" . Rien ou presque n’est interdit aux résidents qui s’occupent de la cuisine. « Nous essayons le plus possible de les conduire vers l’autonomie." ajoute Antonio. L’un des points d’honneur de la cuisine à Ayrifagne, ce sont les produits bio, locaux et de saison.

L’hotellerie et la résidence occupent les anciens bâtiments de la communauté capucine, actuellement repris et géré par l’asbl Vaphis dont la devise est « hébergement, inclusion, solidarité ». L’aventure de l’hôtellerie ne serait pas possible sans l’investissement des résidents. Douze employés et six bénévoles contribuent aussi à la réussite du projet qui vient de souffler sa première bougie. La plupart des résidents sont arrivés en provenance d’autres institutions. Tous les handicaps sont accueillis et les éducateurs sont avant tout à l’écoute des besoins des résidents. Le soutien des bénévoles est au très précieux pour le projet Ayrifagne et la maison Vaphis.

L’hôtellerie Ayrifagne accueille des groupes toute l’année pour des courts séjours (max. 3 jours). L’hôtellerie comprend 23 chambres d’une capacité totale de 55 lits.

Sophie Delhalle