Les conclusions d'un atelier organisé du 4 au 6 novembre au Vatican par l’Académie pontificale des sciences sociales ont été rendues publiques. Les organisateurs de cette rencontre ont annoncé la création d’un plan pour traquer les transactions des trafiquants.
Jami Solli, co-organisatrice de l’atelier et fondatrice de la Global alliance for legal aid, a présenté le projet ‘Protect’, qui vise à détecter les mouvements financiers liés à la traite d’êtres humains. Par ce programme, les acteurs de la lutte veulent encourager les banques à surveiller les transactions suspectes, afin de constituer une base de données destinée aux autorités. Un plan déjà adopté par la Banque de Montréal, a expliqué la jeune femme.
40 milliards de dollars pour les 'esclavagistes'
Cette mesure pourrait réduire considérablement le phénomène, a estimé Jami Solli. Les trafiquants ont toutefois largement recours à l’argent liquide, mais aussi au Bitcoin, a-t-elle déploré: deux moyens de paiement pratiquement impossibles à contrôler. Créé en 2009, le Bitcoin est une monnaie cryptographique uniquement immatérielle. Cette monnaie alternative fonctionne sans autorité centrale, ni administrateur unique.
Chaque année, le marché d'êtres humains génère 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires, a déploré Rani Hong, présidente de la fondation Tronie et ancienne victime de la traite. Ses profits sont réalisés en particulier par la prostitution, le trafic d’organes ou par les rançons que versent des agences d’adoption. Quelque 2,5 millions de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, sont victimes des trafiquants tous les ans. La traite humaine constituerait la troisième forme de trafic la plus répandue au monde, après la drogue et les armes.
Cath.ch/imedia/ah/rz
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