François appelle à la sagesse sur la fin de vie


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François appelle à la sagesse sur la fin de vie
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

Dans un message adressé au symposium sur la fin de vie organisé au Vatican par l’Académie pontificale pour la vie et l’Association médicale mondiale, le pape rappelle que l’Eglise rejette autant l’acharnement thérapeutique que l’euthanasie.

Dans son message adressé à Mgr Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie, le jeudi 16 novembre, à l’occasion de la rencontre européenne de l’association mondiale de médecine, le pape a dit l'opposition à l'euthanasie, mais aussi à l'acharnement thérapeutique. Si certains journaux italiens ont vu dans ces paroles, une parlent déjà "ouverture historique". Mais en fait, il n't a rien de neuf dans cette déclaration papale. Tout en condamnant fermement l’euthanasie, ce que le pape fait rappelle, l’Eglise catholique s’est toujours positionnée contre l’acharnement thérapeutique. La difficulté étant toujours de déterminer à partir de quel moment la limite entre le soin et l’acharnement est franchie. Or, face aux évolutions médicales, le pape appelle à une actualisation, une ré-évaluation sereine de cette limite.

Avoir une réflexion sérieuse

"Les capacités thérapeutiques croissantes de la science médicale ont permis d'éliminer de nombreuses maladies, d'améliorer la santé et de prolonger la durée de vie des personnes. Bien que ces développements se soient avérés plutôt positifs, il est également devenu possible aujourd'hui de prolonger la vie par des moyens qui étaient inconcevables dans le passé. La chirurgie et d'autres interventions médicales sont devenues de plus en plus efficaces, mais elles ne sont pas toujours bénéfiques: elles peuvent soutenir, voire remplacer, les fonctions vitales défaillantes, mais ce n'est pas la même chose que promouvoir la santé. Aujourd’hui nous sommes appelés à une plus grande sagesse, face à la tentation d’insister par des traitements qui ont des effets puissants sur le corps mais ne servent pas toujours le bien de la personne", a déclaré François Et d'ajouter: "Nous pouvons et devons toujours prendre soin des vivants, sans raccourcir leur vie de nous-mêmes mais sans non plus résister à leur mort".

Le pape François a souhaité, qu'au sein des sociétés démocratiques, les questions autour de la fin de vie doivent être traitées avec sérénité, appelant à "une réflexion sérieuse, disposée à trouver des solutions – y compris normatives – partagées par le plus grand nombre". François a estimé qu’un tel débat sur la fin de vie doit "tenir compte de la diversité des visions du monde, des convictions éthiques et des appartenances religieuse, dans un climat réciproque d’écoute et d’accueil". Il a aussi souligné aussi que « les Etats ne peuvent renoncer à leur devoir de protection des plus faibles en défendant l’égalité fondamentale grâce à laquelle chacun est reconnu comme un être humain vivant avec d’autres en société".

François a mis toutefois les médecins en garde quant à l’application "d’une règle générale sur un mode mécanique", les appelant à un "discernement attentif" et à dialoguer avec leurs patients, tout en reconnaissant que cela "n’est pas facile dans l’activité médicale actuelle où la relation thérapeutique est toujours plus fragmentée et où l’acte médical doit assumer de multiples médiations". Il a par ailleurs fait l’éloge des soins palliatifs.

J.J.D.


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