Alors que le bras de fer verbal entre les Etats-Unis et la Corée du Nord se poursuit, le Vatican organisera, les 10 et 11 novembre 2017, un congrès « important » sur le désarmement nucléaire. Mais il ne s’agit pas d’une médiation sur la scène internationale.
Les tensions entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, appuyés par la communauté internationale, ont fait ressurgir le spectre d’un conflit nucléaire que l’on croyait impossible depuis la fin de la « guere froide ». Un monde sans armes nucléaires est-il possible? Sans doute, mais à ce stade c’est encore bien improbable, alors que le nombre de pays possédant la bombe nucléaire s’est agrandi avec la Corée du Nord. Et même si un traité de non-prolifération a été signé en 1968 par un grand nombre de pays.
Le Vatican a toujours été très attentif à cette problématique, en promouvant un monde désénucléarisé. Raison pour laquelle il organisera un congrès sur le désarmement nucléaire les 10 et 11 novembre prochains. Précision toutefois: il ne s’agit pas d’une médiation, a indiqué Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Dans une note, il précise que l’événement intitulé « Perspectives pour un monde libéré des armes nucléaires et pour le désarmement intégral » est organisé par le Dicastère pour le service du développement humain intégral. « Mais il est faux de parler d’une médiation de la part du Saint-Siège », a ajouté Greg Burke, réagissant ainsi aux analyses des médias italiens selon lesquels ce congrès aurait un lien avec la crise actuelle entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.
« Le pape travaille avec détermination pour promouvoir les conditions nécessaires pour un monde sans armes nucléaires, comme il l’a rappelé au mois de mars dernier dans un message adressé à la Conférence de l’ONU réunie dans cet objectif », a rappelé le directeur du Bureau de presse. « La paix et la stabilité internationales, ne peuvent être fondées sur un faux sentiment de sécurité, sur la menace d’une destruction réciproque ou d’un anéantissement total, ou sur le seul maintien d’un équilibre des pouvoirs… Dans cette perspective, nous devons aller au-delà de la dissuasion nucléaire », avait écrit François.
D’après Radio Vatican, en visitant le Dicastère pour le service du développement humain intégral, le pape a évoqué la prolifération des armes nucléaires comme le « suicide de l’humanité ». Le prochain congrès au Vatican verra la participation d’experts du monde entier, de représentants des Nations unies, de la FAO, d’ONG et de gouvernements, parmi lesquels François Bugnion, du Comité international de la Croix Rouge, Rose Gottemoeller, vice-secrétaire générale de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord et de onze Prix Nobel de la paix, dont Muhammad Yunus (Bangladesh), Jody Williams (Etats-Unis), Adolfo Perez Esquivel (Argentine), Mohamed El Baradei (Egypte), Mairead Corrigan Maguire (Irlande).
Les participants rencontreront le pape le 10 novembre. Et ils entendront les interventions du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, du cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère et de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats.
J.J.D. (avec Zenit)