Dans le cadre de sa première tournée à l’étranger, le président des Etats-Unis se rendra ces lundi 22 et mardi 23 mai en Israël et en Cisjordanie occupée, alors qu’au même moment, les Israéliens fêteront l’annexion de la partie arabe de Jérusalem. Les Palestiniens ont déjà prévu de manifester.
Protégé par dix mille policiers et garde-frontières de l’Etat hébreu, Donald Trump passera la nuit à Jérusalem, et même si le Premier ministre israélien a proclamé que son hôte américain serait « accueilli les bras ouverts« , le timing est mal choisi.
En effet, le pays s’apprête à célébrer le Yom Yeroushalayim – la journée de la libération de Jérusalem – ces mardi 23 et mercredi 24 mai. Et cette année marque le cinquantième anniversaire de la conquête et de l’annexion de la partie arabe de la ville de Jérusalem. En effet, c’est en juin 1967 qu’a eu lieu la guerre des Six jours. Depuis, chaque année, diverses cérémonies festives ou commémoratives sont organisées en hommage aux soldats tombés lors de ces combats pour la libération. L’ensemble de la population juive israélienne y participe, à l’exception de certains milieux haredim.
La libération sur un fond de colère
Appelée Yom Yerushalaïm – jour de Jérusalem – depuis 1998, cette journée sera, cette année, également marquée par le défilé prévu de dizaines de milliers de colons et de militants nationalistes religieux dans les quartiers juifs et arabes de la ville. Ils comptent brandir des drapeaux marqués de l’étoile de David.
Des organisations palestiniennes de Cisjordanie et de la bande de Gaza ont instauré une « journée de colère » qui débutera mardi lors de la rencontre du président Mahmoud Abbas avec le chef de l’Exécutif américain. Rencontre qui aura lieu à Bethléem.
Les manifestants ont prévu une grève générale où ils dénonceront la colonisation et soutiendront la grève de la faim des prisonniers palestiniens en cours depuis plus d’un mois. Ils se réuniront dans les grandes villes palestiniennes de Cisjordanie, devant les points de passages avec Israël, mais aussi le long de la « barrière de sécurité » qui entoure Gaza.
La visite de Donald Trump aura pour conséquence le bouclage de la veille de Jérusalem par les services de sécurité israéliens et la fermeture des commerces. Certaines familles palestiniennes considérées comme « suspectes » ont même été temporairement expulsées afin que le président et ses proches puissent aller visiter le Saint-Sépulcre – le tombeau du Christ – en toute quiétude. Ils iront ensuite se recueillir devant le mur des Lamentations.
C’est la première fois qu’un chef de l’Exécutif américain en exercice se rend devant le principal lieu saint juif. Mais aucun dirigeant israélien ne l’accompagnera.
N.C.