Le sort des réfugiés a été au centre de l’homélie du cardinal Joseph De Kezel, archevêque de Malines-Bruxelles et primat de Belgique, lors de la messe de minuit du 24 décembre.
Célébrée à la cathédrale Saint-Rombaut de Malines, le cardinal a appelé les fidèles à résister à la « globalisation de l’indifférence », paraphrasant le pape François. Il a rappelé l’histoire de Joseph et de Marie qui ne trouvaient pas de place à Bethléem et durent s’abriter dans une étable. Une image qui rappelle celle des exclus de la vie. « Luc nous dit que, avec la naissance de Jésus, Joseph et Marie se rendaient à Bethléem pour un recensement ordonné par l’empereur Auguste. L’empereur veut connaître l’étendue de son pouvoir. Il veut augmenter les impôts. C’est dans ce contexte de pouvoir et de domination que la naissance de Jésus a lieu. Immédiatement, le contraste est frappant avec ceux qui sont les plus faibles de notre société. »
Une naissance qui change tout
Reprenant un extrait de l’évangile de Mathieu (« Ce que tu fais au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que tu le fais »), Joseph De Kesek a expliqué que l’enfant dans la crèche renvoie vers les plus petits d’entre les nôtres. « Comment ne pouvons nous pas penser au sort de tous ceux qui aujourd’hui fuient, la violence ou la pauvreté? Naturellement, le problème est complexe. Naturellement, tout ne peut se dérouler de manière incontrôlée et il faut travailler à des solutions à long terme dans les pays d’origine. Mais entretemps, ils fuient. Certains d’entre eux sont ici. Certains depuis longtemps. Ils doivent être reconnus dans leur dignité, qu’ils possèdent de manière inaliénable, parce qu’ils sont des êtres humains », a poursuivi le primat de Belgique.
Pour le cardinal, avavec la naissance de Jésus, rien n’est plus comme avant. « Tout se passe dans une extrême simplicité. Un enfant nouveau-né, enveloppé de langes et couché dans une mangeoire », mais cet enfant apporte la lumière dans les ténèbres et nous donne un sens à notre vie. Pourtant, en apparence, a expliqué Joseph De Kesel, rien n’est particulier: les bergers chantent les louanges de Dieu, mais ce ne sont pas eux qui le reconnaissent. Et c’est précisément cette simplicité qui renvoie au mystère de la venue de Dieu pour partager notre existence. « Il est devenu l’un de nous. Voilà pourquoi il s’est fait lui-même si petit. Il est descendu pour être avec nous, pour devenir l’un d’entre nous. Pour partager notre existence. Non seulement le bien, mais aussi les mauvais jours, ou l’injustice, l’impuissance, et même la souffrance et la mort. Il ne vient pas comme un empereur, soucieux d’étendre son pouvoir. Il est né de l’amour. »
« Noël est la fête de la solidarité », a souligné le primat de Belgique, ajoutant que « même après ce qui est arrivé à Berlin, nous devrions pas haïr ». Et de conclure: « Nous ne devons pas laisser la haine et la vengeance entrer dans nos coeurs. Nous ne pouvons pas nous refermer sur nous-mêmes. Nous devons résister à ce que François appelle ‘la mondialisation de l’indifférence’. Alors seulement viendra la paix sur terre. »
J.J.D.