Alors qu’une vague populiste semble s’étendre outre-Atlantique et en Europe, les Autrichiens ont démenti les pronostics en élisant à la présidence de l’Etat, Alexander Van der Bellen, 72 ans, ex-doyen de la faculté d’économie de Vienne et ancien dirigeant des Verts. Les évêques autrichiens parlent d’un « bon signe pour la démocratie ».
Le parti d’extrême-droite FPÖ a perdu son pari: remporter l’élection présidentielle autrichienne. Une élection qui n’a guère d’influence sur la vie politique, puisque le rôle du Président de la république est protocolaire. Mais si le candidat de l’extrême droite avait remporté le scrutin, c’eut été une victoire très symbolique et inquiétante. Rappelons que la premier scrutin a été invalidé et le vote de ce dimanche 4 décembre était attendu par les observateurs et les Européens, d’autant que lors de la première élection l’écart entre les deux candidats était faible: Alexander Vande Belle n’avait obtenu que 50,3 % des voix.
Cette fois, le score est sans appel. D’abord parce que plus de 74% des Autrichiens se sont rendus aux urnes et que l’écologiste Alexander Van der Bellen a été crédité de plus de 53 % des voix, contre près de 47 % pour Norbert Hofer, vice-président du Parlement et cadre du Parti de la liberté (FPÖ).
Félicitations du cardinal Schönborn
« Le nouveau président élu devra être le dirigeant de tous les Autrichiens et rassembler le pays », a déclaré le cardinal Christophe Schönborn (photo), archevêque de Vienne qui a félicité le nouveau président du pays. Le président de la Conférence épiscopale autrichienne a souhaité qu’Alexander Van der Bellen bénéficie de « la bénédiction de Dieu » dans la direction du pays. Dans une interview à l’agence de presse catholique autrichienne Kathpress, le prélat a également espéré que le nouveau président écologiste fasse preuve d’une « bonne vision de la tâche à accomplir pour l’Autriche, dans le monde et en Europe ».
Le cardinal Schönborn a rappelé un discours d’Alexander Van der Bellen, le 23 mai dernier qui l’avait impressionné. Le nouvel homme fort autrichien avait parlé, dans une allusion à la division politique du pays, des « deux moitiés qui font l’Autriche ». Il avait souligné que ces deux moitiés étaient d’importance égale et souhaité qu’ensemble elles construisent « une belle Autriche ». L’archevêque de Vienne a espéré que le nouvel élu « continuera à s’engager dans cet esprit de service à la communauté ».
Un bon signe pour la démocratie
Le président de la Conférence épiscopale a en outre salué le haut taux de participation de ce second tour des élections présidentielles (74,1%), l’un des plus élevés depuis 1945. Le fait qu’autant d’Autrichiens aient fait usage de leur droit de vote constitue, pour le prélat, « un signe de la stabilité et de la maturité de la démocratie dans notre pays ».
J.J.D. (avec cath.ch/kathp/ag/rz)