Une large majorité des députés a voté hier contre le projet de loi sur la pénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Le parti conservateur au pouvoir, qui y était initialement favorable, a changé d’avis suite à la mobilisation de ces derniers jours.
La proposition de loi d’initiative populaire, qui prévoyait de pratiquement interdire l’avortement, sauf en cas de risque pour la vie et la santé de la mère, a finalement été rejetée, seuls 58 députés se prononçant pour, ce jeudi 6 octobre. Parmi les 352 contre, des voix de l’opposition mais également de la majorité conservatrice. Car après l’avoir soutenue, le gouvernement a finalement fait volte-face, à peine 48 heures avant le vote. Après la mobilisation, lundi, de quelque cent mille personnes opposées au projet, la Première ministre Beata Szydlo a expliqué que sa responsabilité l’obligeait à tenir compte des différentes voix et opinions.
Pas de loi, donc, mais Beata Szydlo a annoncé plusieurs mesures. Elle souhaite lancer un programme de soutien aux familles et aux femmes décidant de garder des enfants nés de grossesses difficiles et élevant des enfants handicapés. Elle annonce également une vaste campagne d'information pour promouvoir la défense de la vie.
Les évêques polonais soutenaient le principe d’une interdiction de l’IVG mais s’étaient opposés à l’idée d’une pénalisation des femmes ayant avorté: le projet de loi prévoyait jusqu’à 5 ans de prison. Les évêques avaient déclaré considérer ces femmes comme «des deuxièmes victimes de l’IVG», à l’égard desquelles une répression pénale serait donc immorale.
Radio Vatican