Le Soudan du Sud sera-t-il bientôt composé de 28 Etats fédérés? C’est du moins la volonté du président de la République, Salva Kiir. Une division qui ébranle dangereusement l’accord de paix négocié en août dernier.
Vendredi 2 octobre, le président du Soudan du Sud a publiquement affirmé sa volonté de voir son pays passer de 10 à 28 Etats fédérés. Salva Kiir s’est justifié en prônant la décentralisation du pouvoir, laissant ainsi plus de poids aux populations de la périphérie.
« Au cours des 10 dernières années, le pouvoir qui nous a été donné par le CPA – accord global de paix – est demeuré au centre« , a souligné le Président Kiir, dont les propos ont été repris par l’agence Fides. Le leader politique fait ici référence à l’accord de paix de janvier 2005 qui mit un terme à 20 ans de guerre civile entre les rebelles du mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) et le gouvernement de Khartoum. Le SPLM a ensuite dirigé le gouvernement de l’entité autonome Soudan du Sud au-delà de son indépendance proclamée en juillet 2011. Depuis 2013 toutefois, une guerre civile a explosé entre les partisans du président Kiir et ceux du vice-président Riek Machar, limogé le 23 juillet 2013. Le 26 août 2015, un accord de paix entre les deux parties a enfin pu être négocié.
Mais le décret déposé vendredi par Salva Kiir instituant une Fédération à 28 rend obsolète le partage du pouvoir consenti dans l’accord de paix du mois d’août. L’ancien vice-président sud-soudanais, Riek Machar, a immédiatement protesté en affirmant qu’il s’agissait d’une manœuvre unilatérale en violation avec le traité de paix basé « sur 10 Etats« . L’accord du 26 août prévoit en effet le partage des postes exécutifs locaux des 10 Etats entre le gouvernement et les rebelles.
Avant d’être adopté, le décret doit encore être approuvé au Parlement, majoritairement pro-Kiir. D’après le porte-parole du président, Ateny Wek Ateny, la procédure devrait s’achever « d’ici un mois« .
S.T (d’après Fides/AFP)