Après un premier raid le 30 septembre, la Russie a mené ce jeudi de nouvelles offensives dans plusieurs provinces du nord-ouest et du centre de la Syrie. Les principales religions de Russie se sont unies pour manifester leur soutien à l’engagement militaire de leur pays.
L’aviation russe a frappé jeudi en Syrie des positions d’Al-Qaïda et des rebelles islamistes dans les provinces d’Idleb (nord-ouest) et de Hama (centre), a affirmé une source de sécurité syrienne. La veille, la Russie a confirmé avoir procédé à des premières frappes aériennes en Syrie, à la demande de Bachar El Assad. Les Occidentaux (Etats-Unis en tête), qui ont été informés très tardivement des intentions russes, ont émis des doutes sur l’objectif des Russes: vaincre les jihadistes du groupe Etat islamique ou renforcer le régime du président syrien Bachar al-Assad? Les Etats-Unis, par le biais du secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, ont accusé la Russie d’avoir visé les troupes rebelles et non les positions de l’Etat islamique. Ce à quoi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réagi en déclarant ces accusations « non-fondées ». Parallèlement, Américains et Russes sont tombés d’accord pour se réunir d’urgence après l’entrée en scène des Su-24 et Su-25 russes dans le ciel syrien. L’enjeu: un minimum de coordination et de dialogue pour éviter des incidents entre avions de chasse.
Les religions en Russie soutiennent l’action militaire
L’engagement militaire russe en Syrie s’inscrit dans le cadre d’une «guerre sainte» contre le terrorisme: c’est ce qu’a estimé le porte-parole de l’Eglise orthodoxe russe, le père Vsevolod Chaplin, alors que Moscou confirmait ses premières frappes aériennes en Syrie. Une décision conforme, selon lui au droit international, « à la mentalité de notre peuple et au rôle particulier que notre pays a toujours joué au Moyen-Orient. » Ce jeudi, un comité représentant les principales religions de Russie, orthodoxes, musulmans, juifs et bouddhistes – doit publier un communiqué en soutien à la décision prise par les autorités russes.
Sur place, cependant, tous ne partagent pas cet avis. Il y a quelques jours, Mgr Georges Abou Khazen, le Vicaire apostolique d’Alep pour les catholiques de rite latin dénonçait les frappes françaises contre les bases de l’Etat islamique, y voyant « un autre épisode dans la série d’actions et de choix inconscients accomplis par les puissances occidentales.« « On pense aux intérêts économiques mais je ne sais si cela suffit à justifier certaines lignes directrices à ce point insensées et contradictoires, a ajouté le Vicaire apostolique d’Alep, comme le choix de soutenir et d’accréditer les rebelles, uni à celui des bombardements de ces derniers jours, visant cet Etat islamique qui n’aurait jamais acquis tant de force s’il n’avait reçu des appuis et des financements de la part des pays de la région les plus alignés avec l’Occident. »
MVL avec Radio Vatican et RTBF