Le gouvernement wallon vient d’adopter un nouveau plan en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Présenté ce weekend à la Foire agricole de Libramont, ce plan aux 17 mesures a pour objectif d’atteindre, d’ici 2025, une réduction de 30% des pertes alimentaires.
A quelques mois de la Conférence sur le climat qui se tiendra en fin d’année à Paris et quelques semaines après la parution de l’encyclique Laudato si’ du pape François, le gouvernement wallon vient de franchir un pas dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Samedi 25 juillet à la foire agricole de Libramont, les ministres Carlo Di Antonio (environnement, développement durable), René Collin (agriculture) et Maxime Prévot (Santé et Action sociale) ont présenté leur plan ambitieux anti-gaspillage. Objectif ? Réduire le gaspillage alimentaire de 30% sur les dix prochaines années. Selon Carlo Di Antonio, 30% équivaut à la proportion des surfaces agricoles mondiales qui sont inutilement occupées par des produits agricoles non consommés. En Belgique, 3,6 tonnes de nourriture sont jetées chaque année. 64% de ce total est causé par l’industrie alimentaire, suivi par les ménages (25%), le service alimentaire, c’est-à-dire les restaurants, les cantines… (8%) et la distribution (3%). A plus petite échelle, on estime que chaque wallon gaspille en moyenne 23 kg de nourriture par an. Cela représente une perte de 174 € par ménage par an.
Le nouveau plan wallon présenté ce weekend vise à favoriser la mise en réseau de tous les acteurs concernés de la chaîne alimentaire. Parmi les 17 mesures, le « doggy bag » déjà dans les mœurs dans d’autres pays comme aux Etats-Unis et au Canada, fait son entrée en Wallonie sous le nom de « rest-o-pack ». Le concept proposé par Test-Achats consiste à offrir aux clients d’un restaurant la possibilité de repartir avec les restes de l’assiette qu’ils n’ont pu terminer. « Le rest-o-pack doit devenir une habitude, être proposé systématiquement et gratuitement dans les restaurants« , estime Carlo Di Antonio. Le ministre de l’environnement et du développement durable est toutefois conscient du « défi culturel » qui accompagne ce nouveau comportement, trop de Belges ne se sentant pas encore à l’aise à l’idée de demander de repartir avec la fin des plats.
Le plan encourage également les cantines scolaires, hospitalières et de maisons de repos à encourager les produits de saison et les circuits courts. Le ministre Prévot a insisté sur l’importance de la gestion et de la logistique des surplus et invendus, en privilégiant la redistribution aux plus démunis.
Samedi, les responsables de la Foire agricole se sont montrés très soucieux de la problématique. Ils ont d’ailleurs annoncé que le thème de la prochaine édition serait consacré à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
S.T. (d’après Belga)