L’abbaye d’Orval fait partie de ces endroits très prisés des touristes pour la beauté des lieux, de la nature environnante mais aussi pour la qualité de ses produits du terroir… Les retraitants apprécient tout particulièrement la quiétude du site. Le silence n’y est en rien pesant. Au contraire, il apporte calme, sérénité… Un cadre propice pour vivre et enrichir sa foi. Une cinquantaine de prêtres du diocèse de Namur y avaient rendez-vous, durant cinq jours, pour une retraite résidentielle.
L’abbaye d’Orval est déjà en soi un havre de paix. L’impression est encore différente quand on passe la porte de l’espace réservé aux retraitants. Le calme vient vous saisir. L’enseignement du matin est terminé. Les retraitants profitent du soleil quasi estival qui baigne Orval. Les uns se sont isolés sur un banc, d’autres ont choisi une place à l’ombre d’un arbre. Des minutes précieuses pour prier, lire, écrire, laisser vagabonder ses pensées… D’autres encore se promènent. Lorsque les cloches viendront rompre le silence, ils rejoindront l’église pour l’un des offices de la journée. Des offices vécus avec les moines. Depuis le début de la semaine, cinquante prêtres du diocèse ont choisi de se retrouver, à Orval, pour une retraite résidentielle. La plupart sont déjà des habitués de ce rendez-vous de juin. Certains se demandent comment ils ne sont d’ailleurs pas encore plus nombreux à participer…
Pas de honte à se poser
Les prêtres n’échappent pas à la règle avec, eux aussi, des agendas plus que remplis passant d’une réunion à une rencontre. Hommes de prière bien sûr, ils sont devenus des managers à qui on demande d’organiser, de trouver des solutions aux problèmes inévitables dans une paroisse… Résultat, beaucoup arrivent à la fin d’une année pastorale exténués. Cette retraite est l’occasion de reprendre des forces. »Il n’y a pas de honte à se reposer, à faire la sieste – à penser à soi, à prendre le temps de s’arrêter », souligne l’abbé André Haquin. Chargé des enseignements, il poursuit: »Il faut accepter de rompre avec le quotidien pour retourner aux sources. Et se poser des questions: ‘qu’est-ce qu’on fait?’, ‘pourquoi le fait-on?’ Tout le monde, à un moment donné peut se fatiguer de la vie, c’est également vrai pour les couples. Les prêtres doivent, sans se décourager, vivre la vie pastorale et ce n’est pas tous les jours du gâteau. Un jardinier ne va pas tirer sur les carottes pour qu’elles poussent plus vite. La foi est une affaire de patience, de mûrissement. Il faut savoir échanger, le prêtre doit être patient. » L’abbé Haquin a encouragé les retraitants, durant une grande partie de la journée, à faire silence. »C’est à travers le silence que l’on arrive à une paix intérieure. Le véritable prédicateur c’est l’Esprit Saint et c’est dans le silence que l’on peut l’écouter. »
Et c’est sur le Christ qu’il a invité ses confrères à réfléchir à raison de deux enseignements quotidiens. Réfléchir sur le mystère, sur la divinité du Christ, sur son humanité à travers l’Evangile, sur l’identité du Christ qui porte à réfléchir sur notre propre identité… Réflexions menées au départ d’écrits de saint Paul, de saint Augustin, du récit de la Tentation… Une réflexion qui tient bien sûr compte de la mission pastorale du prêtre et l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous.
L’abbé Haquin a encore incité les retraitants à profiter de ces quelques jours entre parenthèses pour relire, au choix, un des évangiles du premier au dernier verset et de redécouvrir, à travers la lectio divina, toute la saveur de ces écrits. Mgr Warin est passé par Orval durant cette retraite. Mgr Vancottem l’a, lui, vécue dans sa totalité avec deux de ses vicaires épiscopaux, les abbés Florence et Gobert. L’évêque a profité de ces journées pour rencontrer les prêtres présents, parler avec eux de leur ministère, de leur vie de prêtre. »Attention, il ne s’agissait pas pour moi de jouer le rôle du directeur spirituel. » Pour la plupart, le GSM n’était jamais très loin même s’ils en ont fait usage avec la plus grande modération. Plusieurs retourneront, en paroisse, quelques heures pour célébrer des funérailles. En pastorale aussi, il faut faire avec les imprévus.
C.B. (Diocèse de Namur)