En juillet 2014, l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr André-Joseph Léonard avait décidé de procéder à la réouverture de l’église Sainte-Catherine pour une période expérimentale allant de septembre 2014 à juin 2015. La décision vient d’être prise: Sainte-Catherine restera vouée au culte. Mais l’échevin Courtois ne semble pas sur la même longueur d’ondes…
La Fabrique d’église de Sainte-Catherine de Bruxelles-centre, par la voix de son président Yvan Nobels et de son secrétaire Jean-Roger Drèze, a publié le communiqué émanant de Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles. Le texte précise:
«En juillet de l’an dernier, après en avoir dûment informé Monsieur Alain Courtois, Premier échevin de la Ville de Bruxelles, il avait été décidé de procéder à la réouverture de l’église Sainte-Catherine pour une période expérimentale allant de septembre 2014 à juin 2015. Le but était de déterminer, dans l’éventualité d’un usage partagé de l’édifice, quel espace, plus ou moins grand, devait être réservé au culte catholique, tout en laissant ouverte la possibilité que la fréquentation de l’église soit telle qu’elle doive être consacrée entièrement au culte et à la vie paroissiale.
Pour que les décisions concernant l’avenir de cette église puissent être prises sur une base expérimentale concrète, une équipe de jeunes prêtres a été chargée d’assurer l’animation liturgique et pastorale de l’église et de la paroisse.
Le succès de l’entreprise a dépassé toutes les espérances. La phase expérimentale ayant été plus que concluante, la conclusion s’impose: l’église Sainte-Catherine restera vouée au culte conformément à sa destination originelle.»
Par la voix de son Président, la Fabrique d’église de Sainte-Catherine fait, elle aussi, le constat suivant: les prêtres responsables du culte ont fait preuve d’un accueil pastoral chaleureux durant toute cette année pastorale de septembre 2014 à juin 2015. C’est ainsi que l’archevêque, à qui seul appartient en vertu du droit canonique la décision de désacralisation, après en avoir averti l’échevin Courtois, a annoncé officiellement à la fin de la Messe de 11h du 30 mai 2015, que l’église restera vouée au culte. Les commerçants du quartier s’en sont félicités. Ils ont offert, après l’office, un délicieux pique-nique qui fut unanimement apprécié et qui a revigoré ce quartier stratégique au cœur de Bruxelles.»
Dans une note complémentaire, la Fabrique d’église rappelle quelques éléments historiques complémentaires: «La très populaire Sainte-Catherine est vénérée dans le quartier depuis le 12e siècle. Le bâtiment actuel est la 3ème église; il reste la tour baroque de la 2ème église. La Ville de Bruxelles est propriétaire de ce patrimoine, classé par la Commission Royale des Monuments et Sites en 1982, extérieur et intérieur avec tout son mobilier religieux. C’est l’œuvre des architectes Poelaert et Janssens, financée par la Ville et par des généreux donateurs chrétiens, inaugurée en 1873 après 20 ans de travaux. La toiture et la façade principale ont été rénovées; ces travaux ont été financés à 20% par la Ville et 80% par la Région. Les 3 façades restantes et la peinture de l’intérieur de l’église sont en attente. Le budget de fonctionnement de l’église Sainte-Catherine est en équilibre depuis des années, voire avec un bonus, sans devoir faire appel aux deniers de la Ville», soulignent les responsables de la Fabrique d’église.
Etonnement à la Ville de Bruxelles
De son côté, Alain Courtois, échevin en charge des cultes à la Ville de Bruxelles, n’a pas manqué de réagir. Il dit «apprendre avec étonnement la position de l’archevêque de Malines-Bruxelles quant à la situation de l’église Sainte-Catherine, en annonçant la réouverture définitive de l’édifice au culte».
Dans un communiqué, Alain Courtois écrit: «Pourtant, en 2014, le même archevêque de Malines-Bruxelles avait autorisé la réouverture de l’église pour un an, à titre expérimental, et ce jusqu’au mois de septembre 2015, en lançant dans le même temps un appel à idées afin de définir l’avenir du bâtiment».
Et de rappeler que «49 idées ont été soumises à un jury présidé par M. Peter de Caluwe. Ce jury en a retenu trois, dont une proposée par le diocèse de Bruxelles. Les trois idées sont actuellement examinées pour être éventuellement concrétisées en projet, assorties d’un business plan. Alain Courtois a reçu l’archevêque de Malines-Bruxelles en mai dernier et, durant cet entretien, il a été convenu de poursuivre l’ouverture de l’église, tant qu’un projet n’a pas été officialisé et approuvé par le Collège de la Ville. Il n’est donc pas question, et cela a été signifié à Mgr Léonard, d’interrompre le processus de concours à projets».
«La réouverture définitive de l’église ne pourra intervenir que si l’appel à projets devait s’avérer impossible à réaliser, faute de business plan raisonnable», conclut le communiqué de la Ville.
Visiblement, le dossier n’est pas encore clos…
J.J.D.