Ce mercredi 1er avril, les grandes villes du pays ont mis un terme au plan « grand froid », ce dispositif qui assure un logement en centre de nuit pour des milliers de sans-abri. Avec les températures particulièrement basses pour la saison, les gens de la rue s’apprêtent à vivre des nuits très rudes.
Les abris d’hiver ont fermé leurs portes, laissant les plus précarisés à la rue. Le dispositif grand froid prévoit un accueil jusqu’au 1er avril. Après cette date, des milliers de personnes doivent se débrouiller pour se loger. A Bruxelles, le Plan hiver, ce sont près de 1.000 personnes par soir qui ont pu souffler un peu, profiter d’un lit, de repas chauds, d’un accompagnement psychosocial et de consultations médicales. Le Plan hiver, ce sont également des équipes mobiles pour se porter chaque nuit à la rencontre des personnes les plus désocialisées.
Mais ensuite?
Depuis hier, le Samusocial à Bruxelles retourne à une capacité d’accueil d’urgence sociale de 110 places. Le centre pour familles reste cependant ouvert avec une capacité de 150 places et un hébergement des familles de jour comme de nuit. Avec une capacité d’accueil qui recule de près de 80% en l’espace d’un jour, de très nombreuses personnes se voient refuser l’accès à un logement pour la nuit. « Ce qui détermine la priorité dans l’accueil, c’est la vulnérabilité« , explique Christophe Thielens, le porte-parole du Samusocial. « Sont prioritaires, les familles avec enfants, les personnes malades ou à mobilité réduite ou qui ont une fragilité physique évidente et les personnes les plus fragiles au niveau psychologique. Ces règles valent principalement en dehors de l’hiver puisque nous ne disposons que d’un nombre de places ridiculement bas par rapport aux besoins. Pendant l’hiver, la capacité d’accueil est 8 fois plus élevée que les places permanentes ».
En dehors de l’hiver, énormément d’hommes n’appellent plus car ils se voient adresser un refus quasi systématique. Christophe Thielens note que « paradoxalement, le plan hiver est parfois plus rassurant pour les sans-abri car ils sont assurés d’avoir une place vu le risque d’hypothermie qui pousse les autorités publiques à libérer les moyens pour éviter les morts en rue ».
A Liège, Namur et Charleroi, les CPAS tirent la sonnette d’alarme
« L’hiver aura été marqué par le dramatique fait divers survenu à Namur: le décès en rue d’un sans-abri« , rappelle la RTBF, qui relaye le signal envoyé par trois grands CPAS de Wallonie. Les présidents des CPAS de Namur, Liège et Charleroi rappellent que les sans-abri sont confrontés tout au long de l’année aux mêmes difficultés. Ils estiment que les pouvoirs publics (fédéral, régional) doivent « mettre en place de vrais plans de lutte contre la pauvreté, contre l’exclusion, pour la remise en logement de ceux qui se retrouvent à la rue ».
MVL
Ecoutez sur ce sujet l’émission radio Il était une foi… le plan hiver, diffusée le 22 février 2015 sur La Première.