Début décembre, Marco Impagliazzo a été réélu à la tête de la Communauté de Sant’Egidio pour un nouveau mandat de cinq ans. La Belge Hilde Kieboom (photo) a été désignée comme l’un des vice-présidents du mouvement fondé par Andrea Riccardi.
Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Pérouse, président sortant de la Communauté, Marco Impagliazzo a été choisi avec un large consensus par les représentants des différentes communautés de Sant’Egidio répandues dans le monde. L’élection de cette année reflète la croissance de la Communauté, née à Rome en 1968, à l’initiative d’Andrea Riccardi, et présente aujourd’hui sur tous les continents. Au total 220 délégués ont participé à l’assemblée électorale, qui s’est déroulée à Rome – en liaison, via streaming, avec de nombreuses villes italiennes, européennes, américaines, africaines et asiatiques. A cette occasion, Hilde Kieboom, responsable de la Communauté de Sant’Egidio au Benelux, qui faisait précédemment partie du Conseil international de Sant’Egidio, a été choisie comme l’un des vice-présidents.
Dans son intervention qui a suivi le vote, Marco Impagliazzo a tracé le chemin de Sant’Egidio pour la période à venir sur base de la vocation aux trois « P », proposée par le pape François lors de sa visite à la communauté le15 juin 2014 : « Prière, pauvres et paix ». Marco Impagliazzo a annoncé vouloir poursuivre son engagement dans cette direction et s’est dit « impressionné par la notoriété de la Communauté acquise ces dernières années dans le monde et par les importants défis qui l’attendent ».
Sur tous les fronts
Il s’agit d’un engagement qui voit aujourd’hui Sant’Egidio en première ligne dans d’importantes campagnes, comme celle menée en Europe contre toute forme de racisme et d’exclusion à l’égard des immigrés et des plus pauvres, ou comme celle, menée en Afrique et en Amérique Latine, contre une violence urbaine de plus en plus diffuse. Les Communautés de Sant’Egidio, dans diverses régions du monde, s’engagent dans une œuvre de sensibilisation à l’égard des catégories les plus faibles de la population, des personnes âgées abandonnées aux personnes handicapées, en passant par une présence importante dans les prisons pour l’amélioration des conditions de vie des détenus en Europe, en Afrique et ailleurs. Un réseau capillaire d’ « écoles de la paix » s’efforce, sur tous les continents, de défendre les droits des mineurs, à commencer par l’inscription à l’état civil et la scolarisation. Parmi les projets les plus connus de Sant’Egidio, le programme « DREAM » pour la prévention et le soin du SIDA assiste 260 000 personnes dans dix pays africains.
La Communauté de Sant’Egidio, Association internationale publique de laïcs reconnue par le Saint-Siège et par de nombreux organismes internationaux dont l’ONU et l’Union africaine, est présente dans 73 pays du monde avec la participation active de plus de 60 000 personnes et la collaboration de milliers de bénévoles. Ses frontières sont, partout, la communication de l’Evangile, la solidarité avec les pauvres et la construction de la paix, comme l’a souligné notamment le pape François « Avancez sur cette route : la prière, les pauvres et la paix. En marchant ainsi, vous contribuez à faire grandir la compassion dans le cœur de la société, ce qui est la vraie révolution ».
La construction de la paix figure parmi ses objectifs prioritaires, car « la guerre est la mère de toutes les pauvretés ». C’est dans cette conscience que s’enracine, avec les années, l’implication dans un grand nombre d’œuvres de médiation, à partir de la plus connue, qui mena en 1992 à la paix au Mozambique, puis les nombreuses autres négociations sur plusieurs continents. Parmi les dernières initiatives, l’appel pour « sauver Alep » - lancé par Andrea Riccardi et soutenu par d’importantes adhésions –en faveur d’un couloir humanitaire en mesure de libérer la ville historique syrienne, lieu de cohabitation séculaire entre musulmans et chrétiens de différentes confessions.
J.J.D.