L’ancien Premier ministre Leo Tindemans est décédé vendredi à l’âge de 92 ans à son domicile d’Edegem (province d’Anvers), commune dont il fut le bourgmestre durant douze ans.
C’est une page de l’histoire de notre pays qui se tourne. Après les décès de Wilfried Maertens et de Jean-Luc Dehaene, un autre ancien Premier ministre social-chrétien flamand est décédé ce vendredi. Léo Tindemans était diplômé en sciences commerciales et en économie. Il avait par la suite également décroché un diplôme en sciences politiques, avant de devenir professeur à l’université de Louvain.
Ayant démarré comme jeune journaliste à la « Gazet Van Antwerpen », il est entré au Cepess (le centre d’études du CVP-PSC) mais sa carrière politique a débuté au CVP (aujourd’hui CD&V), dont il est devenu secrétaire national. En 1961, il fait son entrée au Parlement (où il siègera jusqu’en 1989), où il montre un grand intérêt pour les matières européennes et internationales. Sept ans plus tard, il est nommé ministre des Relations communautaires ; un parcours ministériel qui se poursuivra, entre autres, au Budget, aux Classes moyennes et à l’Agriculture. En 1973, il est vice-Premier dans le gouvernement dirigé par le socialiste Edmond Leburton. Au sortir des élections de 1974, le roi Baudouin le désigne comme formateur et il devient Premier ministre. Il assurera cette fonction à la tête de deux gouvernements. Des mandats marqués par les questions communautaires et des gouvernements incluant pour la première fois des partis communautaires, tels le FDF, le Rassemblement wallon et la Volksunie. C’est l’époque du Pacte d’Egmont et du début de ce qui fera de notre pays un état fédéral. Mais, en 1978, c’est l’échec. Leo Tindemans crée la surprise à la Chambre, en annonçant tout de go qu’il se rend chez le Roi pour lui présenter la démission du gouvernement.
Lors des élections européennes de 1979, Leo Tindemans obtient 983.000 voix, un record historique resté inégalé à ce jour. Il sera encore par la suite ministre des Affaires étrangères et eurodéputé jusqu’en 1999. Il met alors un terme à sa carrière, estimant qu’il est « un homme politique du XXe siècle, pas du XXIe ».
« Notre pays perd à nouveau un homme d’Etat exceptionnel, qui a été l’image de la politique pour toute une génération », a souligné le président du CD&V, Wouter Beke.
« La Belgique perd un Européen visionnaire »
L’actuel Premier ministre Charles Michel a fait part de son émotion. «La Belgique perd un Européen convaincu qui a toujours défendu l’idée d’une Union européenne intégrée. Nous retiendrons son travail visionnaire, lui, qui dès 1975, plaidait pour une monnaie européenne unique », a déclaré le Premier ministre dans un communiqué.
« Le Premier ministre tient à rendre hommage à l’homme politique qui a aussi marqué l’histoire de notre pays en étant Premier ministre à l’heure où la Belgique se penchait sur des réformes institutionnelles qui influenceront profondément son futur », indique encore le communiqué du Premier ministre.
J.J.D.