Officiellement, la Belgique est sortie de crise. Certes, la reprise est faible – on parle d’une croissance de 1,4 % –, mais elle est, semble-t-il, suffisante pour envisager à nouveau l’avenir de façon positive. Mais si les indicateurs économiques sont plutôt bons, le citoyen, lui, ne voit pas encore le bout du nez de cette reprise.
Après six années de crise, la Belgique est-elle enfin sur le chemin d’une reprise durable? Les plus pessimistes vous répondront que le bout du tunnel est encore loin. Mais, même sans afficher un optimisme béat, il faut reconnaître que le calme semble être revenu sur le plan économique. Notre pays peut même être assez fier de son bulletin de santé, puisque l’agence Standard & Poor’s maintient notre note financière à AA, ce qui équivaut à un 18 sur 20 dans l’enseignement scolaire.
Un bon bulletin économique
A quoi doit-on cette note? Tout d’abord, au fait que notre croissance économique, sans être extraordinaire, est tout de même supérieure à la moyenne de la zone euro. Pour 2014, la Belgique devrait enregistrer une croissance de 1,4% contre 1% pour la zone euro. Mais ce n’est pas le seul résultat positif: notre pays a également réussi à diminuer son déficit budgétaire et à réduire sa dette publique tout juste sous le seuil des 100% du PIB. Tout cela reste évidemment très fragile, puisque nous dépendons en grande partie de la bonne santé financière de nos voisins, notamment les Pays-Bas et la France, mais ne boudons quand même pas notre plaisir.
Autre signe encourageant: le regain de confiance des salariés européens dans l’avenir de leur entreprise, mis en lumière par la neuvième édition du Baromètre Ipsos-Edenred. Les indicateurs se sont nettement améliorés dans les pays où la sortie de crise se fait le plus sentir, dont la Belgique.
Bien entendu, ce bon bulletin économique ne nous dit pas quand nous sortirons enfin de cette crise. Car si la reprise est là, le citoyen, lui, est un peu comme sœur Anne, il a beau chercher, il n’en voit pas encore le bout du nez. Les faillites sont toujours aussi nombreuses, l’accès au crédit est de plus en plus difficile, le taux de chômage continue d’augmenter et de plus en plus de personnes ont du mal à boucler les fins de mois.
Les vols à l’étalage en augmentation
Ce n’est qu’un indicateur, mais d’après l’asbl Prévention et Sécurité, les vols à l’étalage ont augmenté de 10% en 2013. Une hausse qui concerne surtout les produits d’alimentation sèche, comme les pâtes, le riz et les biscuits. La crise affecte en effet fortement le budget alimentaire des ménages les plus pauvres et, dans certaines situations extrêmes, la tentation peut être grande de recourir au vol pour subvenir aux besoins de sa famille.
Pour nombre de personnes, la crise est donc loin d’être finie. Il faudra sans doute encore quelques années avant que la reprise économique ne fasse ressentir ses premiers effets sur la population.
Pascal ANDRE