Hutus et Tutsis peuvent-ils se réconcilier après tant de souffrances? Grâce, 13 ans au moment du génocide rwandais, estime qu’il s’agit avant tout d’une démarche personnelle. Si elle a pardonné, elle sait que pour beaucoup de ses amis ça relève de l’impossible.
Grâce est Hutue. Elle passait quelques jours chez sa tante quand les événements de 1994 ont débuté. Le 10 avril, son père téléphone pour lui expliquer que des combats ont lieu à Kigali et qu’il ne pourra pas venir la chercher chez sa tante. Il lui demande d’être courageuse. C’est la dernière fois que Grâce entendra son papa. Le lendemain, il était tué… probablement pour avoir hébergé des voisins tutsis.
Grâce et sa famille vont alors se cacher de longues semaines, fuir pour chercher un refuge au péril de leur vie. Comme tant d’autres, la fillette ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Au cours de ces trois mois de génocide, Grâce a perdu plusieurs membres de sa famille, des amis, des voisins, des professeurs. Aujourd’hui elle vit en Belgique où elle tente, vingt ans après les faits, de se reconstruire et de chercher son chemin personnel de réconciliation. Ecoutez ci-dessous son témoignage.
[display_podcast]
Manu Van Lier