L’Exécutif des musulmans se renouvelle, les critiques demeurent


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L’Exécutif des musulmans se renouvelle, les critiques demeurent
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Executif-musulman-logoAprès quelques années mouvementées, l'Exécutif des musulmans de Belgique est enfin parvenu à constituer une nouvelle équipe. Mais celle-ci représente-t-elle vraiment tous les musulmans de notre pays? Des critiques fusent déjà…

L’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), organe qui represente officiellement les musulmans auprès de l'Etat pour la gestion temporelle du culte, a été renouvelé il y a un peu moins d'un mois. Fort de 17 nouveaux membres, il a porté à la présidence Nordine Smaili, professeur de religion islamique à Verviers. Le Bureau de l'Assemblée générale est quant à lui présidé par une femme, Devre Huru. La cérémonie d'investiture, initialement prévue le 15 mars, a eu lieu dimanche dernier, 30 mars.

Toutes les tensions au sein du monde musulman ne semblent pourtant pas apaisées. Notamment en raison de la procédure qui a abouti à l'élection de ce nouvel Exécutif. Beaucoup dénoncent son opacité, certains parlent même de mascarade. Parmi les critiques entendues, le fait que ces élections se fassent via les différentes mosquées qui doivent envoyer un délégué. En outre, ces mosquées n'ont eu que 15 jours pour désigner leur délégué et certains estiment, tel Yacob Mahi, professeur de religion islamique, que ce système pose question car même les musulmans qui ne vont pas à la mosquée devraient avoir leur mot à dire…

De son côté, Isabelle Praile, de l’Alternative démocratique des musulmans de Belgique (ADMB), et membre de l'EMB sortant, se plaint d'avoir été tenue à l’écart. Elle déplore par ailleurs le système de vote à main levée et le fait que les candidats étaient classés de manière ethnique, en trois catégories: Marocains, Turcs et Autres. Résultat: les minorités (Pakistanais, Chiites…) sont sous-représentées, comme les femmes tandis que les convertis sont carrément absents.
Ainsi, pour Yacob Mahi et Isabelle Praille, ce nouvel Exécutif ne s'est donc pas affranchi de son gros défaut passé, à savoir qu'il reste pris en tenaille par deux tutelles étrangères: celles du Maroc et de la Turquie.

Vers un islam belge?

Dans les colonnes de la Libre Belgique, le nouveau président de l'EMB, assure pourtant qu’un islam modéré peut se développer en Belgique. "Pour restaurer la confiance ébranlée ces dernières années, nous allons aller successivement à la rencontre des imams - pour leur dire qu’ils vivent ici en Europe avec tout ce que cela entraîne, puis des enseignants et enfin, des dirigeants installés pour remettre en exergue nos valeurs qui s’inscrivent dans celles de notre pays", explique Nordine Smaili.

P.G.

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